Eternel débat qui occupe régulièrement le paysage politique français : comment financer la SNCF, éternellement déficitaire et endettée ? Pour financer le plan de relance de la SNCF, estimé à 100 milliards d’euros d’ici 2040, le patron de la SNCF suggère aujourd’hui au gouvernement de faire payer en partie la facture au transport aérien et à l’autoroute.

Il faut faire appel ” à toutes les sources de financement accessibles“, donc l’aérien et la voiture, a déclaré récemment Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, citant les “nouvelles fiscalités européennes autour des quotas carbone” mais aussi des taxes, qui pourraient peser sur les types de transport qui ont un “impact plus négatif sur l’environnement“. “Je pense à l’aérien, je pense aux poids lourds et on a aussi les autoroutes qui sont une source de financement importante“, a proposé le président du groupe ferroviaire. D’après lui, ” une partie de la manne autoroutière pourrait servir à financer le ferroviaire“.

Au gouvernement de trancher puisque le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara) a déjà déclarer “ refuser l’idée d’être une fois de plus taxé pour financer le plan de développement du transport ferroviaire “. Pour le Scara, ” le transport aérien, […] finance à hauteur de 200 millions d’euros par an les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, et […] il sera le seul mode de transport en France à compenser entièrement ses émissions de CO2 des vols domestiques dès 2024 “. Il va de soi que tous les acteurs du voyage et de l’aérien font front à la proposition de Jean-Pierre Farandou.

Bourse des Vols, un acteur réputé du vol sec en ligne, par la voix de son fondateur, réagit à cette proposition de transfert de charge financière : “Tout d’abord rappelons que les excès de CO2 mettent la vie sur Terre en danger. Le transport aérien qui y contribue à 4% et doit porter sa part des efforts consentis. Cependant, il serait séant que le charbon chinois, la houille allemande, les data centers américains et la déforestation brésilienne et aussi, partout l’agriculture chimique, se remissent en cause car ils représentent 80% du problème de CO2 excessif.

Et le train alors ? Le service ferroviaire français qui résulte d’un monopole de fait est onéreux pour le consommateur, déficitaire en permanence et ruineux pour le contribuable. La grève y règne d’une manière endémique. La ponctualité du service est douteuse et on pourrait parler des masses de retraités aux avantages dérogatoires financé par les vieux travailleurs du privé… Et voici que la SNCF désire faire financer son incurie par les entreprises privées concurrentes. Cette proposition est inouïe. C’est l’histoire du cancre qui s’écrit ” Encore une mauvaise note, ce n’est pas juste, donnez-moi les points des meilleurs élèves ! Presque un canular…

Faire payer l'aérien et l'autoroute pour financer la SNCF ? 1 Air Journal

@Antony Voisin