Alors que la grève du personnel navigant commercial (PNC) d’Air Canada débute officiellement ce samedi 16 août, la compagnie aérienne canadienne a commencé, dès le 14 août, à annuler plusieurs vols en prévision de l’arrêt total de ses activités.

Cette mobilisation historique, menée par les 10 000 hôtesses et stewards, membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), paralyse presque totalement la compagnie porte-drapeau canadienne. Déjà hier, elle avait déjà annulé au moins 294 vols, affectant près de 55 700 voyageurs. Elle prévoit la suspension totale de l’ensemble de ses vols réguliers Air Canada et Air Canada Rouge pour aujourd’hui.

Seuls les vols opérés par Air Canada Express (opérés par Jazz ou PAL Airlines) continuent pour l’instant d’assurer certains liaisons domestiques, représentant environ un tiers du trafic quotidien d’Air Canada. Les passagers concernés peuvent soit modifier sans frais leurs plans de voyage, soit demander un remboursement complet, mais les vols alternatifs se font rares, en pleine haute saison touristique estivale. Selon Air Canada, la capacité des autres transporteurs étant déjà saturée, il sera souvent difficile de recaser les voyageurs dans un délai rapide.

Conditions de travail et salaires au cœur du conflit
Le mouvement de grève du PNC s’appuie sur des mois de négociation infructueuse avec la direction. Les principales revendications portent sur une hausse significative des salaires (l’offre patronale évoquait une augmentation globale de 38% sur quatre ans, jugée insuffisante par le SCFP), et surtout une rénumération pour toutes les heures travaillées, y compris pendant l’embarquement et le débarquement, alors qu’ils ne sont aujourd’hui payés que pour les heures de vol effectif. Cette situation, considérée comme injuste par les grévistes, est l’un des points les plus crispants, d’autant que d’autres compagnies nord-américaines compensent déjà ces périodes passées au sol, avant et après un vol.

« La solution est claire : rémunérer le personnel dès qu’il travaille, et leur accorder un salaire digne qui leur permette de vivre et de travailler convenablement », a résumé Wesley Lesosky, président de la composante Air Canada du SCFP. La direction a demandé un arbitrage imposé par le gouvernement fédéral. Mais le conflit laisse présager une interruption prolongée des vols majeurs et un casse-tête logistique pour des dizaines de milliers de voyageurs. Les prochaines heures seront déterminantes quant à une possible reprise des discussions ou à un durcissement du mouvement, alors même que la haute saison des vacances bat son plein partout au Canada.

Air Canada : grève générale des hôtesses et stewards, tous les vols réguliers annulés 1 Air Journal

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