Les avantages des salariés du secteur public sont dans le point de mire, et la compagnie aérienne Air France n’y échappe pas : elle aurait réuni lundi les syndicats pour discuter une nouvelle fois d’une réforme des billets gratuits ou à tarif préférentiel, les fameux GP (gratuité partielle). L’information publiée par le quotidien Le Parisien le 26 août 2013 remet sur le tapis un conflit né du plan de restructuration Transform 2015, sur lequel les syndicats communiquent et agissent depuis le début de l’année. La remise à plat des GP, dont peuvent bénéficier les 50 000 employés de la compagnie nationale (et leur conjoint et enfants de moins de 26 ans) mais aussi les retraités avec des réductions atteignant 85% sur le prix normal, fait l’objet d’une campagne par exemple à la CGT Air France : le syndicat accusait fin juillet la direction de « considérer nos facilités de transport comme une dégradation de la recette des vols », affirmant que « nous faire entrer en concurrence avec les passagers est malsain et insupportable ». Et il rappelle avoir réussi à « faire reculer l’URSSAF en 2008, qui voulait considérer les GP comme avantages en nature taxables et fiscalisables ». Air France a déjà supprimé le R1 High, qui permet à son personnel d’obtenir à moins de 30% du prix normal des places réservées sur des vols très demandés. Argument avancé à l’époque : cela permettait de générer 30 millions d’euros de recettes supplémentaires, alors que les R1 High ne représentent que 5% des billets préférentiels des employés. Un argument contesté par les syndicats qui y voyaient une première attaque contre les GP dans leur ensemble. Rappelons que les salariés d’Air France peuvent faire bénéficier des proches de 4 A/R par an (à condition de voyager ensemble), et ceux avec plus de 15 ans d’ancienneté jouissent des GP à vie, dans la limite de 5 A/R par an (hors vacances scolaires et jours fériés, comme pour tous les GP). Il existe quatre catégories de GP : le R1, avec réservation et réduction de 30% et tarifs variant selon le remplissage de l’avion ; le R2, sans réservation, non gratuit et avec taxes payables ; le RN, réservé aux navigants et sans réservation seulement sur le moyen-courrier, seules les taxes sont à payer ; et le ZED, à gratuité partielle sur la plupart des compagnies IATA (généralement pas les low cost). Parmi les nombreuses et très techniques revendications de la CGT sur les GP, on en retiendra deux : une semblant de bon sens, permettant l’accès des R1 à la classe la plus haute à J-15 (LC) et J-10 (MC), afin « d’éviter de voir partir des avions à moitié pleins sans pour autant que des R1 soient disponibles à la vente », et une autre plus contestable pour les passagers : appliquer aux GP le principe du « premier arrivé, premier enregistré « afin de ne pas être pénalisé vis-à-vis des PAX commerciaux »…