La nouvelle compagnie aérienne Air Corail compte lancer ses premiers vols aux Comores en novembre, avec une liaison entre Moroni et Marseille. Le projet lancé par Erick Lazarus prévoit à partir de novembre 2017 jusqu’à quatre vols par semaine entre sa future base à Moroni-Prince Said Ibrahim et l’aéroport de Marseille-Provence, opérés en A330-200 pouvant accueillir 40 passagers en classe Premium et 265 en Economie. Les prix seraient situés en basse saison entre 750 et 1000 euros (entre 100 et 1400 euros en haute saison) pour un vol direct d’une durée moyenne de 9h30, contre au minimum 18h00 actuellement. Certains des vols feront escale à Djeddah en période de pèlerinage selon Mayotte 1ere. Des routes vers l’île Maurice ou Nosy Be à Madagascar sont également envisagées, et à plus long terme vers l'Afrique du Sud, le Mozambique, la Tanzanie ou le Kenya. Le montage financier d’Air Corail (ex-Air Comores International, ACI), avec un capital de 8 millions d'euros, prévoit une participation de l’Etat « s’il le souhaite », ce qui fait penser à certains que son ambition est de devenir compagnie nationale des Comores. Une centaine d’embauches sont annoncées, dont 17 pilotes et 48 PNC avec « un maximum de personnel local ». Et ce à un moment où les deux transporteurs de l’île, AB Aviation et Int’air Iles, connaissent des difficultés : la première est clouée au sol, et la seconde a « perdu » son Airbus A320. Erick Lazarus était déjà impliqué en 2003 dans Air Bourbon, qui avait proposé des vols entre La Réunion et la métropole avant de faire faillite un an plus tard. Un autre de ses projets de l’époque, ACI, n’avait jamais vu le jour mais n'a jamais été complètement oublié. Dans un long communiqué par Comores Infos, Air Corail a tenu à préciser que le projet « initié de longue date et en dehors de toute instrumentalisation du pouvoir en place ou politique de quelque bord que ce soit » est purement privé, mené par « des professionnels de l’aérien long courrier », une activité qui « pour l’ouverture et le développement de l’archipel, est considéré par les principales instances internationales comme projet d’intérêt National, préalable incontournable au développement de toute nation ». Air Corail « n’a jamais envisagé de s’immiscer dans le transport inter îles, mais bien au contraire de s’appuyer sur les opérateurs locaux » afin de conforter les remplissages de ses vols long courrier et de développer un véritable hub au départ de Moroni. Mais il se trouve selon elle que « pour des raisons qui leur sont propres (dettes, manque de sérieux dans l’exploitation, mauvaise gestion, non-respect de la règlementation internationale ou autres…) ces compagnies ont périclité par elles-mêmes et nous le regrettons ». Et ce alors qu’elle avait approché « ces derniers mois » les dirigeants d’AB Aviation et d’Int’air Iles « pour les aider à se redresser et à se développer » – avec dans les deux cas des fins de non-recevoir. L’autorité de l’aviation civile comorienne, l’ANACM, et son dirigeant « font un travail de réorganisation et de remise à niveau indispensable et obligatoire pour éviter aux Comores de figurer sur la liste noire du transport aérien, qui obligerait les compagnies étrangères à cesser toute activité sur l’archipel », souligne encore le communiqué d’Air Corail – dont les relations avec l’autorité sont « strictement professionnelles ». Elle attend d’ailleurs cette remise à niveau pour « déposer sa demande de PEA (permis d’exploitation aérienne) ».