La compagnie aérienne Air France a invité à une réunion demain tous les syndicats impliqués dans la grève annoncée vendredi prochain, la troisième en six semaines. L’intersyndicale doit se réunir aujourd’hui.

Un quart des vols de la compagnie nationale française annulés vendredi dernier, soit presque le même impact que lors de la précédente grève en février qui aurait coûté 26 millions d’euros : Air France essaie encore de mettre fin au conflit, et a proposé aux syndicats une rencontre demain pour trouver « les moyens de favoriser la croissance d’Air France, en vue d’un accord gagnant-gagnant, favorable aux pilotes comme à l’ensemble des salariés », selon un courrier interne diffusé vendredi. « Le thème imposé par la direction est pour l’instant : les négociations sont possibles du moment qu’elles ne coûtent rien », regrettait samedi dans La Dépêche Philippe Evain du SNPL.

Une réunion est prévue ce lundi par l’intersyndicale, qui regroupe trois syndicats de pilotes (SNPL, SPAF et Alter), deux d’hôtesses de l’air et stewards (SNPNC et UNSA-PNC), et cinq de personnel au sol (CGT​, FO, SUD, CFTC et SNGAF), représentant 52,6% des voix du personnel – et a été rejointe par l’UNAC dans l’appel à la grève. Ils demandent toujours une augmentation de salaire de 6% (voire 10% pour les pilotes), ou de 200 euros par mois pour prendre en compte l’inflation des sept dernières années, et ont rejeté la semaine dernière la proposition de la direction sur un mécanisme d’ajustement salarial pour les employés dont les salaires ont progressé moins vite que l’inflation.

Air France estime que l’augmentation générale demandée représenterait 240 millions d’euros – soit 40% du bénéfice opérationnel de 588 millions d’euros dégagé en 2017. Et elle affirme qu’avec son mécanisme d’ajustement salarial, « aucun salarié » n’aura vu son pouvoir d’achat diminuer entre 2011 et 2017. Les augmentations décidées pour 2018 (mais approuvée par seulement deux syndicats) sont de 0,6% en avril puis 0,4% en octobre, plus une enveloppe de 1,4% permettant pour les employés au sol une série de primes et promotions. L’intéressement reversé aux 44.200 employés, après les bons résultats de 2017, représentera en outre quelque 140 millions d’euros.