La crise aérienne due au nuage de cendres volcaniques venu d'Islande pousse l'Union Européenne à accélérer la mise en place du "ciel européen unique". Initialement prévu pour 2012, cette nouvelle organisation de l'espace aérien européen a vu son intérêt décuplé par le chaos créé par le nuage de cendres, qui a entrainé la fermeture de la majorité de l'espace aérien pendant des jours, laissant des millions de passagers en plan. Plus de cent milles vols avaient dû être annulés, ce qui devrait couter aux compagnies aériennes plus de 1,3 milliards d'euros. La crise avait été marquée par les décisions unilatérales prises au jour le jour par les différents pays, qui envoyaient des signaux contradictoires quant à la réalité ou la dangerosité du nuage de cendres, créant ainsi l'incompréhension chez des passagers incapables de prendre un avion ou de connaître la marche à suivre pour se rerouter ou se faire rembourser. Prise pour intégrer les besoins des passagers et une augmentation du trafic, l'initiative pour un ciel européen unique devrait faire disparaitre les frontières nationales au profit d'une série de blocs basés sur les axes du transport aérien. Elle couvrira au début l'Union Européenne, la Norvège et la Suisse, avant d'être étendue aux Balkans et au pourtour méditerranéen. Une réunion des ministres européens des transports est ainsi prévue pour le 4 mai à Berlin afin de faire avancer les discussions sur la mise en place du nouveau système. Et même si "le pire est passé", a déclaré le commissaire européen aux transports Siim Kallas, "il reste un travail énorme à faire pour apprendre à gérer pareille crise. On ne peut pas attendre 2012". Une volonté qui a évidemment reçu les applaudissements de l'Association Internationale du Transport Aérien (IATA), qui représente 230 compagnies aériennes et 93% du marché passagers.