Cela fait maintenant plus d'un mois que l'avion transportant le président polonais s'est écrasé peu avant son atterrissage, et les questions sur l'origine du drame demeurent. Le Tupolev emmenant le président Lech Kaczynski, sa femme et d'autres dignitaires polonais s'est écrasé le 10 avril dernier dans de très mauvaises conditions météorologiques peu avant son atterrissage à Smolensk, tuant les 96 personnes à bord. Les autorités russes ont rendu publiques les dernières informations transmises par la tour de contrôle au pilote, qui stipulaient un plafond à 80 mètres et une visibilité de 400 mètres quand les minima requis pour cet aéroport sont de 120 et 1800 mètres. Ceci laisse certains experts penser que l'aéroport de Smolensk aurait dû être fermé. Pourquoi ne l'était-il pas et pourquoi le pilote a-t-il insisté pour se poser ? Ces premières questions sans réponse laissent libre cours à ceux qui croient que la pression "politique" pesant sur les techniciens, au sol et en l'air, était trop forte: Lech Kaczynski se rendait en effet à une cérémonie en souvenir des Polonais exécutés à Katyn, cérémonie à laquelle devait également assister son homologue russe. D'autres informations techniques sont apparues récemment: l'avion se trouvait 40 mètres plus bas que prévu, mais quand les pilotes s'en sont rendu compte ils n'avaient plus que cinq secondes pour relancer les moteurs, alors que dix secondes auraient été nécessaires pour que l'avion puisse se redresser et éventuellement atteindre la piste. Les pilotes n'ayant rapporté aucun problème technique avant l'atterrissage selon des premières révélations anonymes sur le contenu de l'une des "boîtes noires", cette version tendrait plutôt à accréditer l'erreur humaine. Enfin les amateurs de conspiration se retiennent à la rumeur de la disparition du téléphone satellitaire du président, qui aurait été utilisé par une femme peu avant le crash mais n'a pas été retrouvé dans les décombres. D'autant que les enquêteurs analysent le trafic des nombreux téléphones portables encore allumés au moment de l'accident en dépit des consignes, même s'ils considèrent peu probable que cela ait pu entraîner des problèmes électriques sur l'avion présidentiel. Une dizaine de familles des disparus dans l’accident du Tupolev se sont déjà portées parties civiles pour avoir accès au dossier de l’enquête.