Le syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) critique durement la gestion des incidents sur les sondes Pitot. En effet, dans un rapport remis aux 4500 pilotes de la compagnie Air France, 32 incidents y ont été répertoriés avant le crash du vol AF447 qui a fait 228 morts le 1er juin 2009. Dans ce rapport, le SNPL, syndicat majoritaire chez Air France, reproche tout d’abord l’attitude « prudente voire frileuse » du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA) chargé de l’enquête sur le crash du vol AF447 le 1er juin 2009 au-dessus de l’Océan Atlantique. Selon le SNPL, le BEA « se garde bien de remettre en cause les sondes Pitot Thales. » Car entre 2003 et juin 2009, 32 incidents - à chaque fois la cause était le givrage - sur des sondes Pitot installés sur des Airbus A330 ont été répertoriés. La quasi totalité des sondes était de fabrication Thales. 6 incidents concernaient des avions d’Air France. Ils pourraient donc expliquer la disparition de l’A330 du vol AF447. Le rapport incrimine aussi la gestion de ces incidents par l’Agence européenne de sécurité aérienne (EASA). Ceux-ci ont tardé à réagir alors que « le taux d’incidence » sur ces sondes aurait du être identifié bien plus tôt comme un « risque majeur ». Pour comparaison, en 2001, des problèmes sur des sondes Pitot avait fait réagir opportunément la DGAC (Direction générale de l’aviation civile). Cette autorité, alors en charge de rédiger les « consignes de navigabilité » - depuis 2003 c’est le rôle de l’EASA - avait imposé aussitôt le changement de sondes Pitot Goodrich par le modèle Thalès. Si la recherche des boîtes noires du vol AF447 continuent de se solder par un échec, les pilotes demandent au BEA de prendre mieux en considération « les oublis », représentatifs de « la faillite d’un système ».