Selon l’avocat des familles de victimes qui ont été reçues par la juge d’instruction en charge de l’enquête sur le vol Rio-Paris, les mises en examen d’Airbus et d’Air France sont confirmés par l’enquête. « Les experts ne tirent aucune conclusion de l’exploitation des enregistreurs », ont indiqué les familles de victimes à l’issue de la présentation de l’état d’avancement de l’enquête par la juge Sylvia Zimmermann. Malgré tout, maître Alain Kakubowicz, avocat de l’association Entraide et solidarité AF447, a fait savoir que les mises en examen d’Air France et Airbus « restent valables », qu’elles se trouvent qui plus est « validées » par l’analyse des boîtes noires. « En tout cas, rien n’est remis en cause », a-t-il souligné. Une vidéo retraçant les derniers instants avant le crash dans l’océan de l’Airbus A330-200 d’Air France, avec des éléments techniques ainsi que les paroles de pilotes, a été présentée aux familles. « Le sentiment que l’on a, mais il faut être prudent, c’est que les informations que l’avion envoyait aux pilotes ne permettaient pas de prendre les bonnes décisions », a de son côté affirmé Me Thibaut de Montbrial, avocat représentant une autre famille de victime. Rappelons que si le dernier rapport du BEA pointait clairement la responsabilité des pilotes, qui avaient déclenché la procédure inverse à celle adéquate, Yassine Bouzrou, un autre avocat prend définitivement le parti de défendre les pilotes : « Ce rapport d’étape partiel met clairement en cause l’attitude des pilotes alors que le déroulement des faits démontre clairement que l’appareil était défaillant. Les pilotes ne pouvaient pas faire face à une situation inédite qui est celle d’un décrochage. » Rappelons que dans les circonstances du crash du vol Rio-Paris d’Air France qui a fait 228 victimes le 1er juin 2009, tout a commencé avec la défaillance des sondes Pitot fabriqués par Thalès. De nombreuses défaillances avaient été observées auparavant sur ce type de sondes, ce qui avait incité certaines compagnies comme Air Caraïbes à la changer, ce que s’était refusé de faire Air France jusqu’à cette catastrophe. Il s’en était suivi une suite d’informations erronées sur les vitesses poussant l’équipage à cabrer l’avion (au lieu de le faire piquer du nez pour reprendre de la vitesse), des alarmes de décrochage intempestives qui sonnaient quand il ne fallait pas et s’arrêtaient quand il fallait continuer… Un rapport définitif des experts judiciaires devrait être remis en juin de l’année prochaine.