La crise de la dette n’en finit pas pour la compagnie aérienne indienne. En début de semaine, la Direction Générale de l’aviation civile (DGAC) indienne a décidé de supprimer de sa flotte deux ATR, loués à une société allemande, à la demande  cette dernière. Il est rare que la DGAC indienne cloue au sol un avion à la demande d’un créancier (la dernière fois remonte à 2009), mais les problèmes financiers de Kingfisher Airlines semblent avoir eu raison de sa prudence. Deux ATR ont ainsi été retiré d’autorité de la flotte de la compagnie indienne, à la demande de la banque allemande KfW IPEX-Bank qui lui louait ces avions. Rappelons que Kingfisher a déjà renvoyé à son propriétaire-loueur d’avions néerlandais AerCap deux Airbus A320 en raison de factures impayées et qu’une autre banque allemande, DVG Bank, la menace de lui réclamer deux autres A320 pour les mêmes raisons. ATR, de son côté, a décidé le 18 janvier dernier d’annuler sa commande de 38 appareils pour cause de défaut de paiement. Après quatre années successives de pertes financières, Kingfisher Airlines doit trouver d’urgence de nouveaux fonds, estimés à 400 millions de dollars. Des journaux indiens parlent d’un accord avec une banque de Hong Kong pour 280 millions de dollars, ou d’investisseurs privés prêts à allonger 250 millions, mais aucune des parties n’a confirmé la nouvelle. En attendant, Kingfisher Airlines a décidé de réduire sa flotte de 66 à 39 appareils dès mars, a fermé trois bases (Calcutta, Hyderabad et Chennai) en décembre et n’opère plus que la moitié des créneaux qui lui ont été octroyés. Ses déboires profitent à ses concurrentes. Kingfisher a déjà dégringolé de la deuxième place sur le marché domestique indien à la cinquième derrière Jet Airways, JetLite, IndiGo et Air India. Avec 14 % de parts de marché, elle devance seulement GoAir (6,2%).