Le PDG de la compagnie aérienne low cost Ryanair a déclaré ne pas être impressionné par le futur Boeing 737 MAX, version remotorisée du monocouloir américain dont elle est l'un des meilleurs clients. Alors que le spécialiste irlandais des vols pas chers annonçait le retour aux profits sur les trois derniers mois de 2011, Michael O'Leary s'en est pris au 737 MAX, affirmant qu'il n'était pas impressionné par les promesses d'économie de carburant proposées par Boeing. Selon Aviation Week, le flamboyant PDG a précisé qu'elles seraient inférieures à celle du concurrent Airbus A320neo, et qu'en outre l'augmentation de poids du 737 MAX (renforcement de l'avion pour accueillir les nouveaux réacteurs CFM Leap-1B) causerait une hausse des taxes d'atterrissage "annulant les économies" réalisées par la baisse de consommation. Ce n'est pas la première fois que Michael O'Leary jette un pavé dans la mare des constructeurs: en mars 2011, il avait annoncé une prise de contact avec les fabricants d'avions russe Irkut et chinois Comac pour une éventuelle commande d'appareils, mais a depuis "oublié" le premier tout en notant que le modèle C919 du second était trop petit pour Ryanair. Quant à d'éventuels achats, Michael O'Leary a déclaré qu'il faudrait "être cinglé" pour passer commande en ce moment alors que les prix des avions sont au plus haut. Mais il n'est pas revenu sur ses déclarations d'octobre, quand il affirmait vouloir 300 nouveaux appareils afin de transporter 130 millions de passagers par an d'ici 2020. Ryanair opère aujourd'hui une flotte de 286 Boeing 737-800. Rappelons que Boeing a dévoilé son projet 737 MAX en août 2011, choisissant de remotoriser son monocouloir plutôt que de lancer un nouvel avion – le même choix qu'Airbus avait fait pour son A320 neuf mois plus tôt. Début 2012, le constructeur américain annonçait que le lancement avait provoqué "des accords historiques pour plus de mille appareils en commande ou promesses d'achat par 15 compagnies".