La Chine a interdit ce matin aux compagnies aériennes du pays de se soumettre à la "taxe carbone" mise en place depuis le début de l'année par l'Union Européenne. Dans un communiqué du 6 févier 2012, l'autorité de l'aviation civile chinoise (CAAC) déclare que sans approbation des ministères compétents, il est "interdit aux compagnies aériennes de prendre part au "système d'échange d'émissions" (ETS) de l'Union Européenne", précisant qu'elles n'avaient pas non plus le droit de répercuter sur le prix des billets toute augmentation de leurs coûts liée au système. Sont concernées Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines, qui proposent des vols vers l'Europe. En revanche, les menaces de rétorsions contre l'Europe avancées par la Chine n'ont toujours pas été mises à exécution. Rappelons que depuis le 1er janvier de cette année, toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant en Europe doivent "acheter" 15 % de leurs émissions de CO2, une part qui ira en augmentant parallèlement avec la croissance du trafic aérien (18% en 2013). Un système dénoncé en dehors du continent, en particulier aux Etats-Unis, en Inde, en Russie – et donc en Chine, qui parlent de dispositif "extraterritorial illégal" et vont déposer un recours devant l'OACI, instance suprême dans le transport international. Il pourrait "coûter" 17,5 milliards d'euros à l'industrie ces huit prochaines années. De bon gré ou en râlant, nombreuses sont les compagnies qui ont commencé à intégrer le système, voire répercuter la hausse sur le prix des billets de façon plus ou moins directe: Air France – KLM, Lufthansa, Brussels Airlines et la low cost Ryanair en font partie, tout comme Delta Air Lines, United Airlines et Continental Airlines de l'autre côté de l'Atlantique.