La compagnie aérienne low cost Ryanair est revenue à la charge contre la Commission Européenne, l'accusant d'interdire à ses employés l'utilisation de billets vendus par les spécialistes du vol pas cher. Réouverture d'une enquête dans un sens, procès dans l'autre: les relations de Ryanair avec les instances européennes ne sont pas au beau fixe, et la conférence de presse de son PDG Michael O'Leary le 29 mars 2012 ne va pas dans le sens d'un apaisement: il a accusé la Commission Européenne de mentir sur son absence de biais contre les low cost. Et de présenter pour preuve des e-mails du responsable de la gestion des remboursements individuels Stephen Quest, qui reconnaissait en janvier que les termes du contrat avec AMEX (American Express Business Travel, l'agence de voyage en charge des achats de billet d'avion) "interdisent de réserver des vols opérés par des compagnies low cost", en raison du fait que "les tickets à bas prix doivent être payés immédiatement avec une carte de crédit et que les possibilités d'échange et d'annulation sont limitées". Dans un communiqué appelant à la "fin de la discrimination", Ryanair demande pourquoi la Commission, "qui prêche l'austérité aux Etats et citoyens quand elle est incapable d'équilibrer son budget", empêche son agence de voyage de réserver auprès des low cost et ainsi "économiser aux contribuables des millions d'euros et des heures perdues (puisque les low cost sont plus ponctuelles)". Lors d'une précédente "charge" d'O'Leary début mars, la Commission avait répondu qu'AMEX ne peut réserver des billets directement chez les low cost puisque ces dernières bloquent l’accès à leurs systèmes de réservations. Un porte-parole ajoutait que les fonctionnaires européens sont libres de réserver des billets chez Ryanair, easyJet ou tout autre avec leur propre carte de crédit, avant de se faire rembourser. On rappellera au passage que Bruxelles vient de relancer une enquête sur les subventions versées à Ryanair par seize aéroports européens dont Charleroi, ceci expliquant sans doute cela…