Connue pour son franc-parler avec les constructeurs, la compagnie aérienne Qatar Airways s’en prend cette fois à ses futurs Airbus A380, dont elle veut repousser la livraison jusqu’à ce que le problème des microfissures soit réglé. La compagnie qatarie ne semble pas croire le constructeur européen, qui promettait il y a quelques semaines une solution au problème de criques dans les ailes du superjumbo d’ici le quatrième trimestre 2012. L’annonce du PDG Akbar Al Baker, « nous devrons repousser la livraison jusqu’à ce que plus de détails soient connus », ressemble cependant fort à un coup de semonce : Qatar Airways ne doit pas recevoir le premier des dix A380 commandés avant le deuxième semestre 2013. Qatar Airways semble avoir adopté la tactique du spécialiste de billet pas cher Ryanair dans ses rapports avec les constructeurs : elle relance régulièrement la menace d’aller voir ailleurs, et plus précisément en Chine, si tous ses vœux ne sont pas exaucés ou si les choses ne vont pas assez vite. Et on peut comprendre l’impact de son discours : son carnet de commandes comprend plus de 250 modèles allant du 787 Dreamliner (30, dont le premier arrivera cet été) au 777-300ER pour Boeing, et pour Airbus de l'A320neo (50) à l'A350 (80) et l'A380 donc. Rappelons que Qatar Airways n’a toujours pas détaillé la configuration de ses A380. On sait juste qu’ils emporteront 517 passagers dont 42 en classe Affaires, et que la Première sera proposée. La compagnie a choisi les réacteurs Engine Alliance GP7200, à l’instar d'Air France, Emirates Airlines, Air Austral, Korean Air et Etihad Airways. Airbus a promis la mise en place de nouvelles pièces dans ses ailes des A380 avant la fin de l’année, le remplacement de celles défectueuses dans les avions en service se faisant progressivement – et à ses frais.