La décision du gouvernement indien d’ouvrir le capital des compagnies aériennes à leurs rivales étrangères n’a pas soulevé l’enthousiasme : Lufthansa, Virgin Atlantic et Emirates Airlines ont déjà annoncé ne pas être intéressées par l’investissement. Alors que le principe d’entrer dans le capital des transporteurs indiens (avec une limite à 49%), annoncé le 14 septembre 2012, avait été en général applaudi, les compagnies étrangères semblent vouloir attendre des précisions sur les modalités avant de prendre une décision. Lufthansa et Virgin Atlantic, qui renforcent leur présence en Inde, ont déjà annoncé leur intention de rester à l’écart et s’en tenir à leur stratégie actuelle. Emirates Airlines n’a l’intention de prendre des parts de capital « ni en Inde ni nulle part ailleurs ». Etihad Airways serait de son côté en discussions avec Jet Airways, mais va de toute façon prendre son temps. Le groupe IAG n'a pas encore fait de commentaire. Il faut dire que la situation n’est guère encourageante pour les investisseurs : dettes des compagnies indiennes comme Kingfisher Airlines, coût exorbitant des taxes d’aéroport (augmentation récente de 346% à Delhi) ou nationales, y compris celles sur le carburant d’aviation (jusqu’à 50% plus cher que dans le reste du monde) ou sur les pièces détachées (qui rend peu rentable la maintenance). Liste à laquelle il faut ajouter la chute récente du nombre de passagers sur les routes intérieures, alors que le trafic avait augmenté de près de 20% l’année dernière. Reste la piste des low cost comme IndiGo ou SpiceJet, dont les bonnes performances pourraient séduire – et surtout la perspective à plus long terme du lancement de filiales locales par les AirAsia, Jetstar Airways et autres Tiger Airways qui s’en sont fait une spécialité.