Certains actionnaires minoritaires de la compagnie aérienne Alitalia pourraient vendre leurs parts à Etihad Airways, après l’annonce d’Air France qu’elle n’avait pas les moyens de prendre le contrôle du transporteur italien. Selon Les Echos du 8 janvier 2013, la compagnie des Emirats Arabes Unis pourrait s’inviter autour de la table des actionnaires d’Alitalia, dont certains souhaitent se désengager. Le quotidien économique explique qu’Etihad Airways permettrait ainsi à Air France d’éviter qu’une partie du capital tombe entre des « mains hostiles », jusqu’à ce qu’elle retrouve les moyens financiers nécessaires pour en prendre le contrôle « en 2014 ou en 2015 ». Le PDG de la compagnie française Alexandre de Juniac avait démenti lundi des « discussions avancées » sur le rachat d’actions d’Alitalia. Ni Air France – KLM ni Etihad Airways n’ont souhaité faire de commentaire selon Les Echos, qui affirme toutefois que le PDG d’Etihad James Hogan « aurait proposé » une alliance multilatérale au groupe franco-néerlandais, qui inclurait Alitalia, Air Berlin et Aer Lingus (deux compagnies dont elle détient une partie du capital). Rappelons qu’Air France, qui détient 25% des parts de sa partenaire de l’alliance SkyTeam depuis 2008 aux côtés du consortium CAI, avait signé en octobre dernier un accord commercial avec le transporteur basé à Abou Dhabi. Le pacte interdisant aux actionnaires d’Alitalia de revendre leurs actions arrive à échéance samedi, d’où l’avalanche de spéculations sur le futur financier de la compagnie – un sujet sensible qui a refait son apparition dans la campagne électorale en cours en Italie. Les Echos citent l’entourage de la famille Benetton, un des actionnaires minoritaires, selon qui « force est de constater que le plan initial est un échec : il a transféré 3 milliards d'euros d'endettement à la charge du contribuable sans assurer l'avenir d'Alitalia », qui avait accumulé fin septembre une dette de 923 millions d’euros.