La Commission Européenne a annoncé que deux compagnies aériennes d’Inde et huit de Chine sont menacées d’amende et d’exclusion des aéroports du vieux continent, pour refus de payer la taxe carbone. Le système d’échange d’émissions de gaz à effets de serre (ETS) continue de faire des vagues, alors que les instances européennes avaient accepté de le restreindre aux seuls vols à l’intérieur du continent en attendant que l’ICAO trouve une solution globale – comme l’exigeaient les compagnies aériennes, et plus discrètement les constructeurs. Or ni Air India ni Jet Airways en Inde, ou Air China et sept autres transporteurs chinois n’ont fait de déclaration pour l’année 2011. D’où la menace annoncée le 17 mai 2013 de leur imposer des amendes pour un total de 2,43 millions d’euros (dont 30 000 euros pour les deux Indiennes) et éventuellement de leur interdire l’accès aux aéroports européens s’ils ne communiquent pas de données avant la mi-juin. Pas de surprise dans les réactions : l’Autorité chinoise de l’aviation civile (CAAC) a déclaré qu’il était hors de question de participer à l’EST ou d’accepter « des mesures unilatérales et contraignantes », l’un de ses responsables Yan Mingchi plaidant au contraire pour que les compagnies des pays en voie de développement soient au contraire « aidées financièrement et technologiquement dans leurs efforts de lutte contre le changement climatique ». Même son de cloche en Inde, où les autorités s’apprêtent à déposer de « fortes objections » aux amendes annoncées, même si elles sont d’un montant dérisoire face à celles de leurs homologues chinoises. La perspective d’un nouveau face-à-face a éclipsé l’annonce par la Commission Européenne d’une baisse de 2% des émissions de gaz à effets de serre en 2012 dans les pays participant à l’EST – pour les installations au sol. Mais quelques 1200 compagnies aériennes du monde entier ont communiqué leurs données, et les opérateurs responsables de 98% des émissions ont « pris les mesures nécessaires pour être en conformité avec la législation de l’EST », poursuit le communiqué. Restent les dix récalcitrants, dont les réacteurs auraient rejeté dans le ciel européen (les 27 membres de l’Union plus la Norvège et le Liechtenstein)  l’équivalent de la combustion de 130 wagons de charbon.