A quoi ressemblera l'aviation civile européenne dans les trente prochaines années ? Le sénateur (PS) Roland Courteau tente d'y répondre dans un rapport de 140 pages intitulé "Visage de l'aviation civile en 2040" qui lui a été commandé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques, et qu'il a remis la semaine dernière au ministère du Transport. Premier constat, le sénateur se demande si la France et l'Europe garderont-elles l'avance technologique qu'elles ont dans le domaine de l'aviation civile ? "L'Airbus A350 vient d'être présenté, la France reste le numéro un mondial, mais la Chine, avec les USA, menace ce leadership", met en garde le sénateur, "et quand on sait que le secteur de l'aviation civile pèse en France un million d'emplois, on mesure l'importance d'être précurseur". La France et ses partenaires européens devront absolument investir dans la recherche pour ne pas se faire dépasser par la concurrence et rester à la pointe de la technologie, martèle le sénateur. "Les Etats-Unis, l'Allemagne, la Chine mettent les bouchées doubles", constate Roland Courteau, cité par la radio Europe 1. "Alors que chez nous, depuis 2010, les financements de l'institut de recherche aéronautique français sont passés de 140 millions à 60 millions d'euros. Ce n'est pas possible", regrette-t-il. Autre défi à relever : le nombre de passagers passera de 2,7 milliards à 5,4 milliards en 2040, soit le double. Pour transporter cette masse de passagers, "il faudra des avions plus économes en carburant", rappelle le sénateur, tout en posant ces questions : "Les innovations se feront-elles de manière graduelle ? Ou par rupture technologique ? Toutes les recherches portent sur ces thèmes : architecture de l'avion, moteurs, matière (composite ?). Sachant qu'une tonne de masse en moins économise, sur la durée de vie d'un avion, 6 000 tonnes de kérosène. On parle beaucoup des bio kérosènes aussi".