Des satellites chinois ont repéré dans le Golfe de Thaïlande des débris de grande taille, sans qu’il soit possible de confirmer s’ils appartiennent au Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines disparu samedi avec 239 personnes à bord. Alors que débute ce 12 mars 2014 un sixième jour de recherche pour tenter de localiser l’avion disparu, les autorités chinoises ont expliqué avoir photographié dimanche trois « objets suspects », mesurant environ 24 mètres sur 22, 19 sur 14 et 18 sur 13, tout en prenant bien garde de ne pas établir de lien avec le Boeing (et sans expliquer le décallage de quatre jours entre les photos et leur diffusion). La zone où ils ont été repérés - ils auraient pu couler depuis - replace le champ des recherches au sud-ouest du Vietnam, plus près de la route empruntée par le vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin. Les autorités vietnamiennes ont du coup annoncé avoir relancé leur participation aux opérations de recherche, participation suspendue quand la théorie d’une présence de l’avion dans le détroit de Malacca, 500 km à l’ouest de la dernière position connue, avait été suggérée par la Malaisie. Mais les recherches entamées sur place par des avions vietnamiens pour retrouver ces débris n'ont rien donné... Un avion malaisien dépêché dans la zone ce jeudi matin a fait le même constat négatif. Rappelons que dans le cas du vol AF447 d’Air France entre Rio de Janeiro et Paris, il avait fallu attendre six jours pour que les premiers débris de l’Airbus A330 soient repérés au milieu de l’océan Atlantique – à environ 7 kilomètres du dernier écho radar connu. Les recherches se poursuivent désormais sur une étendue de 90 000 km², allant des îles Andaman et Nicobar au nord du détroit de Malacca aux eaux de la mer de Chine méridionale au sud-est du Vietnam. La Chine a porté à huit le nombre de navires participant aux opérations, et le Japon s’est joint aux efforts internationaux avec l’envoi de quatre avions militaires. Une nouvelle tentative d’explication technique a vu le jour hier : la directive publiée par Boeing en juin 2013, alertant tous les opérateurs de 777 d’inspecter le fuselage autour de l’antenne pour d’éventuelles traces de corrosion ou de fissures (une fissure de 40 centimètres avait été découverte sur un Triple Sept). L’absence de réparation pourrait fragiliser la surface du fuselage et entraîner une décompression rapide et une perte d’intégrité structurelle, expliquait alors le constructeur américain. Malaysia Airlines ne pouvait pas confirmer hier si les inspections avaient été conduites sur le 777-200ER concerné. La seule communication à ce jour du NTSB américain a été de confirmer la présence de ses enquêteurs en Malaisie, et de dire qu’il ne fera aucune autre déclaration. Trois membres de la FAA sont également sur place. L’ambassadeur de Malaisie à Pékin a de son côté révélé que la dernière phrase entendue de la part de l’équipage était « eh bien, bonne nuit », adressée au contrôle aérien malaisien alors que le vol MH370 allait être pris en charge par les contrôleurs du Vietnam. Malaysia Airlines explique de son côté avoir changé les numéros de vol de l’une de ses deux rotations quotidiennes vers la capitale chinoise «  par respect pour les passagers et membres d’équipage », MH370/MH371 devenant MH318/MH319. Les rumeurs ou informations non vérifiées continuent cependant de proliférer, conduisant un porte-parole des Affaires étrangères en Chine à résumer parfaitement la situation : « il y a trop d’informations et de confusion, il devient difficile de savoir ce qui est vrai ». Position valable bien sur pour le grand public, qui aura par exemple appris hier qu’un Néo-zélandais avait aperçu l’avion (il met quand même un point d’interrogation) depuis sa plateforme pétrolière au large de Vung Tau « en flamme tomber à environ 50 ou 70 kilomètres, en une seule pièce, les flammes disparaissant au bout de 15 secondes » - les recherches vietnamiennes lancées sur la base de ce rapport n’ont rien trouvé. Les Etats-Unis ont en outre annoncé hier que leurs satellites espions dans la région n’avaient enregistré aucune trace d’explosion aérienne samedi.