Alors que commence un dixième jour de recherches pour tenter de localiser le Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord, 25 nations sont désormais impliquées dont la France, sans qu’aucune piste ne puisse être définitivement écartée. « Toute communication sur les avancées de l'enquête relève exclusivement des autorités malaisiennes » : le Bureau d’Enquête et d’Analyses (BEA) français, dont trois enquêteurs arrivent ce matin à Kuala Lumpur, a sans surprise adopté la même position de silence officiel que le NTSB américain et de l’AAIB britannique. Les trois employés « se tiennent à la disposition des autorités afin d’examiner et exploiter les données disponibles et aider à l'organisation des recherches ». La France a également annoncé hier une assistance « par ses moyens satellitaires civils et militaires ». Jean-Paul Troadec, en charge du BEA lors de l’enquête sur le crash du vol AF447 d’Air France entre Rio et Paris en 2009, a rappelé les difficultés de l’enquête « faute d’informations solides », allant du manque de précision sur la dernière position du Boeing à l’absence de débris. Un corridor allant de l’Indonésie au sud de l’Océan indien est désormais privilégié, la possibilité que le Boeing a pu voler entre le nord de la Thaïlande et le Kazakhstan sans être repéré étant jugée moins probable. Le ministre malaisien de la Défense et des Transports a souligné hier « les nouveaux défis à relever en matière de coordination et de diplomatie » suite au passage de 14 à 25 nations engagées dans les recherches. Le changement de cap du vol MH370 et l’extinction des moyens de communication « de manière délibérée » selon le Premier ministre malaisien, a remis en avant le facteur humain avec toutes les spéculations et rumeurs que cela entraine – par exemple le fait que le commandant de bord aurait été fervent supporter du leader de l’opposition, qui vient de nouveau d’être condamné à la prison, ou que l’avion servirait de « missile de croisière » à des terroristes selon le président de la Commission de la Sécurité Intérieure à la chambre des représentants aux USA. Une experte de l’anti-terrorisme britannique a de son côté évoqué la possibilité d’une prise de contrôle de l’avion par téléphone GSM. Malaysia Airlines de son côté continue à publier régulièrement des communiqués, le dernier portant sur un changement de téléphone pour les familles de victimes à partir de ce lundi (+603 8777 5770). La compagnie nationale rappelle aussi qu’elle a depuis le début de l’enquête « transmis toutes les informations en sa possession aux autorités, y compris la possibilité que le vol MH370 a pu continuer à voler pendant plusieurs heures après la perte de contact ». Et elle souligné être au courant des spéculations médiatiques et de leur effet sur les familles de victimes, « leur angoisse et leur détresse à chaque jour qui passe avec son lot de nouvelles rumeurs, et de rapports faux ou trompeurs dans les médias ». La disparition de son avion « est une situation sans précédent pour Malaysia Airlines et pour l’industrie en général, qui n’a jamais connu de cas où des informations venus seulement de signaux satellitaires pourraient potentiellement aider à localiser un avion de ligne ». Rappelons que le Boeing de Malaysia Airlines transportait entre Kuala Lumpur et Pékin 12 membres d’équipage et 227 passagers, dont 4 Français (une mère de 51 ans et ses deux enfants de 14 ans et 17 ans, et une amie de la famille âgée de 17 ans), 154 Chinois et Taïwanais, 38 Malaisiens, 7 Indonésiens, 6 Australiens, 3 Américains, 2 Néo-Zélandais, 2 Ukrainiens, 1 Russe et 1 Néerlandais.