Le Premier ministre australien a annoncé hier à la fois l’extension des recherches sous-marines à une zone de près de 60 000 km², et une réduction des moyens militaires engagés en surface pour tenter de localiser le Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars avec 239 personnes à bord. La conférence de presse de Tony Abbott le 28 avril 2014, après 52 jours de recherche, a confirmé ce que tout le monde craignait : les plongées du robot sous-marin Bluefin-21 n’ont débouché sur rien de concret, dans le cercle de 10 kilomètres de rayon centré sur l’endroit où l’ADV Ocean Shield avait enregistré le 8 avril dernier un signal probablement émis par un enregistreur de vol, à une profondeur moyenne de 4500 mètres. La zone de recherche a donc été considérablement étendue pour couvrir une surface d’environ 700 km de long par 80, à des profondeurs pouvant atteindre 7000 mètres, le long de « l’arc sud » déterminé par des échos enregistrés par les satellites d’Immarsat. Avec selon M. Abbott une prévision de huit mois d’opérations dans le meilleur des cas pour cartographier cette région de l’Océan indien : « nous avons tous beaucoup insisté sur la difficulté de ces recherches », a-t-il déclaré, « mais l’avion ne peut pas disparaître comme ça, il doit se trouver quelque part ». Rappelons qu’il avait fallu deux ans pour retrouver les boîtes noires du vol AF447 Rio-Paris d’Air France, alors que l’on connaissait bien plus précisdément la position de son impact dans l’Océan atlantique. Conséquence immédiate pour le Premier ministre, les moyens militaires mis en œuvre pour les recherches visuelles vont être réduits, afin de laisser la place à des sociétés spécialisées dans les opérations sous-marines de longue durée – ce qui coûterait au moins 57 millions de dollars (le Bluefin-21 va toutefois poursuivre ses plongées). Les avions, qui ont effectué 334 sorties pour près de 3000 heures de vol, et la plupart des navires engagés par huit nations vont stopper les opérations, le Japon ayant déjà confirmé cette décision. Mais la Chine, dont la majorité des passagers du vol MH370 étaient originaires, a au contraire annoncé l’envoi de nouveaux bateaux pour renforcer les six déjà en action.