Rejetant l’annonce d’une possible découverte dans le Golfe du Bengale de débris du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars avec 239 personnes à bord, les autorités ont annoncé le début d’une nouvelle phase de recherches sous-marines là où des signaux avaient été détectés, au large de l’Australie. La société australienne GeoResonance, spécialisée dans l'exploration industrielle des grands fonds, avait créé la surprise en annonçant avoir détecté quelque chose qui pourrait être l’épave du vol MH370 dans le Golfe du Bengale, à environ 5000 km de l’endroit où sont concentrées les recherches. Une annonce entourée des précautions d’usage, parlant de « piste qui mériterait d’être explorée », et fondée sur la comparaison d’images prises avant et après la disparition de l’avion. Cela n’a pas convaincu le Centre de coopération des agences (JACC) australien, en charge des recherches dans l’Océan indien : la zone indiquée par GeoResonance – qui avait rendu publique sa découverte pour « être prise au sérieux » par les autorités selon son directeur David Pope interrogé sur CNN – ne se trouve pas dans l’axe déterminé par les données satellitaires. Le JACC a rappelé que ses recherches au large de l’Australie sont basées « sur des données satellitaires entre autres », et réaffirme son sentiment que les plus grandes chances de localiser l’avion se trouvent dans le sud de l’Océan indien. Les autorités australiennes ont précisé la nouvelle phase débutant ce 30 avril, après plus de 7 semaines sans effet : pendant les semaines à venir, elle « transitionera vers des recherches sous-marines intensifiées ». En attendant, le robot sous-marin Bluefin-21 débutera la Mission 17 dès que la météo le permettra, aux alentours du cercle où aucun « élément digne d’intérêt » n’a pourtant été découvert. L’ADV Ocean Shield, d’où il est déployé, restera sur zone en attendant que les navires encore engagés dans les recherches le rejoignent. Les recherches visuelles ayant été virtuellement abandonnées, un seul avion restera en stand-by (un P3 Orion australien), les avions et bateaux jusque là impliqués devant désormais être déployés « selon la volonté de leurs pays d’origine ». Il faudra sans doute attendre plusieurs jours avant que des contrats soient signés avec des compagnies privées, qui doivent prendre le relais des opérations de recherche jusque là essentiellement militaires. Et attendre encore plus longtemps avant que les moyens nécessaires pour explorer l’océan à plus de 7000 mètres de profondeur n’arrivent sur place.