A peine condamnée à une amende de 10.000 euros suite à une plainte du SNPL pour non-respect de la loi Diard régissant le droit de grève, la compagnie aérienne Air France fait face à une nouvelle plainte du syndicat de pilotes, toujours pour « irrégularités dans la gestion des plannings » lors du mouvement social en septembre dernier. Le Syndicat National des Pilotes de Lignes a l’intention de déposer en janvier 2015 une nouvelle plainte contre la compagnie nationale française, pour le même motif que celui qui vient d’être reconnu par le TGI de Bobigny, mais cette fois à propos de la grève de 14 jours en septembre. Le SNPL accusait Air France d’avoir refusé de « rétablir immédiatement les plannings initiaux des pilotes ayant manifesté leur intention de faire grève » suite à la levée d’un préavis de grève en mai dernier, un refus qui revenait à « favoriser les pilotes non-grévistes au détriment des pilotes ayant suivi l'appel à la grève » avec pertes de salaire à la clé. Le tribunal lui a donné raison le 4 décembre, estimant dans son jugement que « le refus de la Société Air France de rétablir, vingt-quatre heures au plus tard après que les pilotes l'aient informée de leur intention de ne pas participer à la grève, l'ensemble des plannings de vols tels qu'ils avaient été prévus dans le constat d'élaboration » était illégal, selon l'article L2511-1 du Code du travail, qui stipule que l'exercice du droit de grève « ne peut donner lieu à aucune mesure discriminatoire ». Le TGI a toutefois reconnu à Air France le droit d’exiger une déclaration individuelle de renoncement à la grève, un point qui fera l’objet d’un appel par le syndicat. La compagnie n’a pas encore précisé si elle ferait appel du jugement. La plainte déposée en janvier « réunira l'ensemble des dossiers des pilotes en une seule procédure menée par le SNPL et sera d'une toute autre ampleur », a déclaré le président du syndicat Erick Derivry à l’agence Reuters. Il a aussi tenu à préciser que cette action en justice ne concernera pas le paiement des jours de grève pendant les deux premières semaines de septembre, qui ont coûté quelques 400 millions d’euros à la compagnie de l’alliance SkyTeam.