ATR a annoncé ce matin n’avoir enregistré que 36 commandes l’année dernière, son moins bon résultat depuis 2009, tandis que ses livraisons étaient en recul de 9%. Le PDG de la filiale d’Airbus et Leonardo Christian Scherer a évoqué le 23 janvier 2017 un « ralentissement considérable » dans l’aviation en général, encore plus violemment ressenti dans le marché des petits avions turbopropulsés, pour expliquer des résultats en retrait, le faible prix du pétrole poussant en outre les compagnies aériennes à remettre à plus tard les livraisons. Les commandes de 2016 ont été passées par Avian Lineas Aéreas (Argentine, 12 72-600), Aeromar (Mexique, deux 42-600), Binter Canarias (Espagne, six 72-600), PNG Air (Papouasie-Nouvelle Guinée, cinq 72-600) et Azul Linhas Aéreas (Brésil, cinq 72-600). Le total de 80 appareils remis à leurs clients est inférieur aux 88 livraisons escomptées, mais tout de même supérieur à celui de l’année précédente (74) ; cette "troisième année de l’histoire en termes de livraisons" reste loin toutefois du record établi en 2014 (160). L’avionneur explique dans un communiqué qu’il « consolide sa position de leader parmi les constructeurs d'avions régionaux », avec une part de marché supérieure à 35% depuis 2010 dans les avions de 50 à 90 places. Célébrant son 35e anniversaire, le premier constructeur mondial de turbopropulseurs a « consolidé ses niveaux historiques de chiffre d'affaires et de livraisons malgré un environnement de marché difficile ». ATR a atteint en 2016 son deuxième plus élevé chiffre d'affaires (1,8 milliard de dollars US, -10%), ce qui avec les livraisons « confirme l'appétit du marché des turbopropulseurs modernes ». ATR évoque aussi un backlog « en bonne santé, garantissant environ 3 ans de production » : fin 2016, il lui restait 212 avions à livrer, soit 18% de moins qu’à la fin 2015. Christian Scherer explique vouloir stabiliser la production « à environ 80 avions, une altitude de croisière très correcte pour notre société dans le marché actuel des turbopropulseurs ». Côté prospectives, trois pays sont dans la ligne de mire d’ATR : les Etats-Unis, où des discussions seraient en cours avec une compagnie aérienne malgré la préférence locale pour les jets, l’Inde (l’avionneur y est déjà présent, et une  nouvelle politique de transport régional vient d’être mise en place par la gouvernement), et bien sûr la Chine où le trafic aérien se développe dans les villes moyennes. Sans oublier Iran Air, dont la confirmation d’une commande de vingt 72-600 serait imminente.