La compagnie aérienne Cathay Pacific espère réduire de 80% les émissions de CO2 sur certains vols long-courriers, en se lançant à grande échelle dans le biocarburant issu de déchets ménagers. Basée à l’aéroport de Hong Kong-Chek Lap Kok, la compagnie chinoise a annoncé le 30 janvier 2017 que d’ici deux ans, un grand nombre de vols en provenance des Etats-Unis – le biocarburant issu des décharges est produit par Fulcrum BioEnergy en Californie – seront alimentés à 50% par du jetfuel traditionnel et à 50% par ce biocarburant. Ces trajets transpacifiques sont là où la baisse des émissions de gaz à effets de serre pourrait atteindre 80%. Selon le directeur biocarburant de Cathay Pacific Jeff Owens, interrogé par le South China Morning Post, « le biocarburant va jouer un rôle majeur dans la quête de Cathay comme de l’aviation en général pour réduire les émissions » ; il souligne que l’industrie se rapproche d’une production de biocarburant à grande échelle, qui entrainera donc une baisse du coût, et que le transporteur « veut en être ». Alors que la ville de Hong Kong s’est fixé comme objectif une réduction de moitié des émissions par habitant à l’horizon 2030, la compagnie de l’alliance Oneworld veut être l’une des premières à se lancer dans l’utilisation massive de biocarburant. Ses Airbus A350-900, eux-mêmes plus économes que leurs prédécesseurs, partent déjà de France alimentés à hauteur de 10% par du biocarburant. Le responsable de Cathay Pacific précise aussi que les coûts de son produit sont désormais « compétitifs », et que les passagers ne devraient pas voir d’impact sur le prix du billet d’avion : les investissements lancés en 2014 ont été absorbés depuis dans les coûts opérationnels. Rappelons que les états membres de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) ont signé à Montréal en octobre 2016 un accord visant à contrôler les émissions de CO2 dans le transport aérien international, devenu ainsi le premier secteur à se doter au niveau mondial d’un dispositif pour lutter contre le changement climatique depuis l’adoption de l’Accord de Paris.