Le deuxième des cinq jours de grève annoncés par un syndicat de contrôleurs aériens sera marqué mardi par l’extension du conflit au centre d’Aix-en-Provence, avec des annulations de vol plus nombreuses pour des compagnies aériennes comme Air France et Ryanair. Après Brest et Bordeaux, le centre de contrôle aérien d’Aix-en-Provence rejoint ce 7 mars 2017 le mouvement de grève lancé par le syndicat minoritaire UNSA-ICNA, affectant les régions de Marseille et Nice ainsi que la Corse. Air France a annoncé lundi soir qu’elle prévoit d’assurer la totalité de ses vols long-courriers, plus de 93% de ses vols court et moyen-courriers au départ de l’aéroport de Paris-CDG, et 74% de vols domestiques au départ de Paris-Orly et de la province avec HOP!. Des retards et des annulations de dernière minute sont possibles, souligne de nouveau la compagnie qui propose donc un programme de vol réduit par rapport à hier. La low cost easyJet affiche 43 annulations de vols mardi, soit cinq de plus que la veille ; sont particulièrement affectés les aéroports de Nice (14 vols supprimés), Toulouse (12), Roissy (10), Orly (10) et Lyon (9). Pour les vols annulés, les passagers concernés seront redirigés vers un autre vol, explique dans un communiqué la compagnie qui « regrette cette grève qui causera de nouvelles perturbations pour les passagers et compagnies opérant à travers l’Europe. En tant que membre de Airlines for Europe (A4E), easyJet travaille avec d’autres compagnies aériennes afin d’appeler le gouvernement et l’Union Européenne à développer un plan d’actions pour minimiser l’impact des grèves des Contrôleurs Aériens sur les Passagers ». Ryanair a également publié la liste des vols supprimés ce mardi, avec un total de 82 annulations (contre 44 lundi) : 12 depuis et vers Beauvais, 12 à Marseille, 8 à Marseille mais aussi 10 à Charleroi et autant à Londres-Stansted ; des lignes traversant l’espace aérien français sont également affectées, par exemple entre Stansted et Barcelone ou Castellon, entre Hambourg ou Berlin et Palma de Majorque, ou entre Milan-Malpensa et Séville. Une grande majorité des compagnies aériennes desservant la France subissent l’impact de cette grève, qui est dénoncée par la CSTA (Chambre Syndicale du Transport Aérien). Membre de la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande qui représente 95% du transport aérien français, la CSTA « s’insurge contre un énième mouvement qui pénalise essentiellement les vols courts et moyens courriers domestiques français et les aéroports de province ». Elle rappelle que depuis plusieurs mois, le contrôle aérien français « essuie de nombreuses critiques de la part des compagnies européennes. Les conventions internationales et les objectifs d’Eurocontrol obligent les contrôleurs aériens à maintenir certains vols comme les survols de transit, au détriment des vols desservant les aéroports nationaux. Les compagnies françaises, déjà fragilisées économiquement et en terme de compétitivité, seront une nouvelle fois particulièrement impactées ». La CSTA rappelle aussi qu'en cinq ans, la majorité des grèves ATC européennes ont eu lieu en France, suivi de la Grèce, de l'Italie et du Portugal. Les contrôleurs aériens français ont fait grève 95 jours de 2010 à 2015, soit 72 jours de plus que les Grecs, pourtant 2ème au classement de la conflictualité au niveau Européen sur cette période. D’où son interrogation sur « la nécessité de réformer une organisation du contrôle aérien aussi inopérante, dont les grèves à répétition sont synonymes d’entrave à la liberté des déplacements des personnes et des biens et de désastre économique, avec à la clef des pertes d’emplois ».