Le cinquième et dernier jour de grève dans le contrôle aérien français verra les compagnies aériennes supprimer nettement moins de vols que les jours précédents. Une grève au sol dans les deux aéroports de Berlin entraine en revanche des dizaines d’annulations ce vendredi. Seuls les centres de contrôle aérien de Brest et Bordeaux restent en grève ce 10 mars 2017, permettant à Air France d’assurer 95 % de vols en France métropolitaine au départ de l’aéroport de Paris-Orly et des régions (avec HOP! donc), contre 82% seulement hier. Pas de changement pour le reste du réseau : elle prévoit d’opérer la totalité des vols long-courriers et plus de 99 % des vols court et moyen-courriers au départ de Paris-Charles de Gaulle. Des retards et annulations de dernière minute restent possibles, comme depuis le début lundi de la grève d’un syndicat de contrôleurs aériens. L’impact est également nettement moins important chez la low cost easyJet, qui n’affiche que 18 annulations aujourd’hui contre 48 hier ; deux rotations vers et depuis Genève et Porto sont les seules routes internationales affectées, l’aéroport de Toulouse étant le plus touché avec 6 vols annulés. Même constat pour Vueling avec 8 vols supprimés dont deux entre Barcelone et Londres-Luton, contre 22 jeudi. Ryanair affiche de son côté 24 annulations contre 52 hier en ce qui concerne la grève en France : 8 départs et arrivées sont affichés en rouge à Beauvais et 4 à Marseille comme à Toulouse ou Charleroi. On notera aussi les prévisions d’Aigle Azur, dont tous les vols doivent être assurés pour la première fois depuis lundi. La Chambre Syndicale du Transport Aérien (CSTA) et l'Union des Aéroports Français (UAF) ont demandé hier aux pouvoirs publics de faire cesser une grève « qui pénalise essentiellement le transport aérien domestique français et les aéroports français ». Les associations représentant 95% du transport aérien national soulignent dans un communiqué que les annulations de vol demandées par la DGAC touchent en premier lieu les vols court-courriers et domestiques français, en raison des modalités de grève choisies et du maintien des survols de transit internationaux. Elles souhaitent faire cesser ces grèves « qui nuisent essentiellement à la santé des compagnies françaises, outil majeur de l'attractivité nationale », et s’interrogent sur la nécessité de réformer « une organisation du contrôle aérien inopérante » pour rendre aux usagers qui les financent les services qu'ils sont en droit d'attendre. La CSTA et l’UAF rappellent que les services rendus par l’État pour assurer la circulation aérienne sont intégralement financés par les usagers au travers des redevances de navigation aérienne : redevance de route pour les survols et redevance pour services terminaux payée par les compagnies aériennes françaises en grande partie. En 2016, les contrôleurs aériens français ont généré selon les deux associations plus de la moitié des mouvements de grève en Europe, avec 13 jours de grève en France sur un total de 41 en Europe. Et en sept ans, la majorité des grèves ATC européennes ont eu lieu en France : les 20% de contrôleurs aériens français ont fait grève 108 jours de 2010 à 2016, soit près de 40% des 278 jours de grève au niveau Européen sur cette période (source A4E). Le transport aérien français, ses passagers, « l'attractivité de la France, de ses territoires et les emplois qui en dépendent, payent le prix le plus élevé de ces grèves à répétition », concluent la CSTA et l’UAF, réclamant pour le transport aérien français un service de navigation aérienne fiable dont les services rendus doivent être à la mesure des redevances payées. Si la situation s’améliore donc pour les passagers en France, ce n’est pas le cas dans la capitale allemande : les deux aéroports de Berlin, Tegel et Schönefeld, subissent aujourd’hui un appel à la grève de 24 heures lancé par le syndicat Verdi auprès du personnel au sol, pour des revendications salariales. Lancé en plein salon ITB, le mouvement entraine des annulations de vols massives, plus de 300 vols étant supprimés sur les 500 prévus : Air Berlin a supprimé 78 allers-retours à Tegel, et opèrera certains vols au départ de Hanovre, avec transfert en bus, et Lufthansa a annulé 34 des 35 rotations vers Tegel (plus 13 de sa low cost Eurowings). 90 annulations sont annoncées par easyJet, 77 par Ryanair, et on retiendra la suppression des 6 rotations d’Air France au départ de Paris-CDG, et de 7 rotations de Swiss au départ de Zurich.