La compagnie aérienne allemande Air Berlin a annoncé un déficit record en 2016 de 782 millions d’euros. Elle annonce en outre des pertes aggravées au premier trimestre 2017.

On savait la compagnie aérienne allemande en petite forme avec un plan de restructuration engagé qui prévoit 1200 suppressions d’emplois (1/7ème des effectifs) et une réduction de sa flotte à 75 appareils. 2016 et début 2017 confirment un horizon sombre pour la partenaire d’Etihad Airways, avec des pertes nettes dégradées à hauteur de 293 millions d’euros sur ce premier trimestre. Les pertes 2016 prennent en compte les charges relatives à cette restructuration pour 335 millions d’euros. Pour comparaison, elle avait déjà perdu 447 millions d’euros en 2015.

« Le résultat financier présenté aujourd'hui est hautement insatisfaisant », a déclaré Thomas Winkelmann, ex-responsable chez Lufthansa devenu patron d'Air Berlin en février. « L'ancien Air Berlin était une compagnie qui voulait tout faire (...) Les chiffres montrent très clairement que ce n'était pas possible », a-t-il estimé. Interrogé sur les moyens de sortir de l’impasse, il a affirmé dans une conférence de presse que la direction ne fermait pas la porte à l’arrivée de nouveaux investisseurs afin de s’ouvrir « à de nouveaux partenariats et de nouvelles coopérations ».

Etihad Airways, qui possède 29,2 % d'Air Berlin, pourrait partiellement remettre en cause sa politique d’acquisition de compagnies aériennes comme axe principal de croissance. En effet, cette annonce de pertes colossales pour Air Berlin intervient alors qu’Alitalia, dont elle possède 49 % du capital, semble filer droit vers la faillite après le rejet par le personnel d’un nouveau plan de restructuration.

Selon le magazine allemand Focus, le patron de Lufthansa accompagnera la chancelière allemande Angela Merkel lors de sa visite à Abou Dhabi, et devrait mener des discussions avec Etihad, qui souhaite se débarrasser de ses participations dans Air Berlin « le plus vite possible ». Lufthansa n’a pas confirmé.