Plusieurs jours après un avertissement de l’aviation civile américaine sur les risques de survol, Donald Trump a appelé compagnies aériennes et pilotes à considérer l’espace aérien au‑dessus et autour du Venezuela comme « fermé dans son intégralité », déclenchant une vive réaction de Caracas.

La déclaration survient dans un contexte de renforcement inédit du dispositif militaire américain dans les Caraïbes, qui inquiète autant les autorités vénézuéliennes que les compagnies aériennes et les voyageurs. Sur le plan juridique, les États‑Unis n’ont cependant aucune compétence pour fermer l’espace aérien d’un État souverain, même si l’administration peut émettre des consignes de sécurité aux transporteurs américains et influencer indirectement les choix des compagnies étrangères. Le message présidentiel ressemble ainsi davantage à une injonction politique très forte qu’à une mesure aéronautique ayant une portée réglementaire immédiate.

Caracas dénonce une « menace colonialiste »

Le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a condamné ce qu’il décrit comme « une nouvelle agression illégale, injustifiée et extravagante contre le peuple vénézuélien », qualifiant les propos du Président américain Donald Trump de « menace colonialiste » et d’atteinte à la souveraineté du pays. Dans un communiqué, Caracas appelle « la communauté internationale, les gouvernements souverains, l’ONU et les organisations multilatérales » à rejeter fermement cet « acte immoral d’agression ».

En amont de la déclaration présidentielle, la Federal Aviation Administration (FAA) avait publié un avis prévenant les compagnies d’une « activité militaire accrue » et d’une « situation potentiellement dangereuse » dans et autour de l’espace aérien vénézuélien. Ce type de notice n’interdit pas le survol mais incite les transporteurs à réévaluer leurs trajectoires, leurs altitudes et leurs procédures de gestion du risque, en particulier pour les vols long‑courriers qui traversent habituellement le nord de l’Amérique du Sud.

À la suite de cet avertissement, plusieurs grands transporteurs internationaux ont décidé de suspendre ou de détourner leurs vols passant par le Venezuela, entraînant la perte de fréquences et une augmentation des temps de parcours sur certaines liaisons entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe. En réaction, l’autorité de l’aviation civile vénézuélienne a retiré les droits de décollage et d’atterrissage à six compagnies – Iberia, TAP Air Portugal, Avianca, LATAM Colombia, Turkish Airlines et GOL,  – jugées complices des « actions de terrorisme d’État » imputées à Washington pour avoir cessé leurs opérations.

Crise au Venezuela : Trump déclare le ciel vénézuélien « fermé »  1 Air Journal

Aéroport de Caracas @AJ/DR