Le revirement du Président américain Donald Trump, qui remet en cause le rapprochement avec Cuba, laisse craindre un impact négatif sur le tourisme cubain. Hier, à Miami, le Président américain a annoncé l'interdiction des transactions avec les entreprises locales contrôlées par l'armée cubaine et une application plus stricte des restrictions sur les voyages vers l'île communiste. L'annonce de Donald Trump concerne bien entendu uniquement les entreprises et voyageurs américains, mais elle mettra un coup de frein au développement des infrastructures touristiques de l'île. L'année dernière, 284.937 visiteurs des Etats-Unis se sont rendus à Cuba, soit 74% de plus qu'en 2015. Depuis le début de cette année, près de 300.000 Américains ont débarqué sur l'île, soit un bond de 145% par rapport à la même période de l'année dernière. Le durcissement décidé par Donald Trump ne devrait pas affecter les vols commerciaux et les croisières vers Cuba. En revanche, l'interdiction des transactions en dollar avec l'armée cubaine ralentira les nombreux projets hôteliers destinés à accueillir les touristes sur l'île.  En effet, le secteur du tourisme cubain est contrôlé par le puissant Groupe d'administration d'entreprises (Gaesa), holding d'Etat contrôlé par les forces armées cubaines. Les filiales du Gaesa gèrent compagnies aériennes, hôtels, restaurants, marinas, agences de location de véhicules ou grands magasins. Pour exemple, les deux conglomérats touristiques Gaviota et Cubanacan font partie du Gaesa, dont le président exécutif, le colonel Luis Alberto Rodriguez Lopez-Callejas, est le gendre du président cubain Raul Castro.  Pour Donald Trump et les exilés cubains réfugiés à Miami, le secteur du tourisme finance directement l'appareil sécuritaire cubain sur lequel repose le régime castriste à parti unique. Les assouplissements adoptés par son prédécesseur Barak Obama "n'aident pas les Cubains, elles ne font qu'enrichir le régime", a estimé le Président américain, promettant que l'évolution des relations avec Cuba dépendrait désormais des "réels progrès", de "changements concrets".