La compagnie aérienne Twin Jet multiplie les actions y compris judiciaires contre la décision d’attribuer à Chalair la reprise de la liaison sous DSP entre Paris et Lannion, pour un coût supplémentaire selon elle de 3 millions d’euros sur quatre ans. Sans jamais citer Chalair Aviation qui s’était vue attribuer le mois dernier la reprise de cette ligne jusque là opérée par HOP! Air France, Twin Jet s’en prend aux « dépenses somptuaires » de l'aéroport de Lannion-Côte de Granit. Elle déclare dans un communiqué ne plus accepter que « certains  établissements publics en charge de la commande publique fassent comme s'ils étaient au-dessus des lois, en choisissant les transporteurs aériens avec une légèreté juridique inadmissible ». Et accuse le Syndicat Mixte gérant l'aéroport d’avoir choisi, dans le cadre d'un appel d'offre européen pour trouver un nouveau délégataire de la ligne vers Paris-Orly pour septembre, « l'offre la plus chère qui lui a été présentée, alors que cette offre générerait un surcoût financier de plus de trois millions d'euros sur quatre années pendant que l'état et les entreprises Françaises se serrent la ceinture ». Selon Twin Jet, ce choix budgétaire « absurde » n'a été rendu possible que par « la négation des règles les plus élémentaires de l'égalité entre les candidats » ; le procès-verbal validant la sélection « précise que l'offre choisie permettrait de faire des économies », affirme la compagnie pour qui le conseil syndical s'était probablement « réuni en plein brouillard ou à une heure festive ». Twin Jet explique qu’elle avait fait une offre de « 700.000 Euros HT/an moins élevée », ce qui représenterait près de 3 millions d’euros sur les quatre ans de la délégation de service public. Son offre était donc « la moins onéreuse », et comprenait en outre un programme de vol supérieur à la demande exprimée dans l'appel d'offres. Rappelons que Chalair conservera 11 des 12 vols hebdomadaires proposés par HOP! entre Paris et Lannion, et envisage l’ouverture d’une liaison vers Jersey ; elle opèrera en outre un ATR 42-500 de 46 places, alors que Twin Jet proposait des rotations en Beechcraft 1900D de 19 places. Twin Jet a donc saisi « à la fois » le Tribunal administratif de Rennes (dont l'audience se tiendra le 18 juillet), le préfet, la Cour des comptes et la DGAC. Son président Olivier Manaut déclare : « le syndicat de l'aéroport de Lannion est allé trop loin dans les irrégularités de procédures, et les règles européennes et nationales en matière de sélection doivent être respectées par toutes les personnes pouvant engager la commande publique. L'aéroport de Lannion s'est écarté de la trajectoire légale sans que personne ne réagisse à ce jour, nous allons donc jouer le rôle du ‘contrôleur aérien’ en le faisant passer par la case du contrôle de la légalité ». Comme Chalair, Twin Jet est partenaire du programme de fidélité Air France Flying Blue ; avec sa flotte de douze 1900D, elle opère 200 vols régionaux hebdomadaires vers 15 destinations réparties en France, en Allemagne et en Italie : Bergerac, Le Puy-en-Velay, Limoges, Lyon, Marseille, Mende, Metz-Nancy, Nice, Toulouse, Pau, Périgueux, Paris-Orly, Stuttgart, Friedrichshafen et Milan-Malpensa.