Près de 9 ans après l’accident du vol Rio-Paris AF447, une nouvelle contre-expertise remise à la justice le 20 décembre dernier met en cause les pilotes de l’appareil.

Cette dernière expertise indigne les familles qui croyaient jusqu’à maintenant à une succession de problèmes techniques impliquant le givrage des sondes Pitot puis de la mauvaise interprétation de l’alarme de décrochage. Les experts listent une série de « causes indirectes », notamment une « insuffisance d’entrainement de l’équipage au pilotage à haute altitude », « une absence de formation au travail en équipage » à deux copilotes et l’absence initiale du commandant de bord.

Les proches craignent désormais de voir Airbus échapper aux poursuites, tendis que les pilotes et la compagnie sont à nouveau mis sur le devant de la scène. « Le problème des sondes Pitot est balayé, on a l’impression qu’Airbus est intouchable. (…) C’est toujours la faute des pilotes qui ne sont plus là pour se défendre » s’est émue la représentante des proches de victimes françaises, brésiliennes et allemandes.

La compagnie Air France, mise en examen pour homicide involontaire depuis mars 2011 espère toujours éviter le procès. La première expertise judiciaire rendue en 2012 pointait des problèmes techniques et un déficit d’information des pilotes en cas de givrage des sondes. Affirmations pour lesquelles le groupe Airbus avait réclamé une contre-expertise qui avait quant-à-elle mis l’accent sur « la réaction inappropriée de l’équipage » et sur les manquements de la compagnie française.

Une situation, à l’époque, jugée favorisante pour le géant Airbus par les familles des victimes qui avaient réclamé l’invalidation de ce rapport. Des juges du pôle accident collectif ont donc repris le dossier en février 2017 dont les conclusions mettent en cause l’insuffisance d’entrainement de l’équipage et ses actions inadaptées. Les parties disposent maintenant d’un délais de deux mois pour faire des observations avant la remise du rapport définitif de la catastrophe.