Toutes les compagnies aériennes du groupe Lufthansa réalisent une croissance substantielle au premier semestre 2018, avec de nouveaux records en termes de passagers transportés, de nombre de vols et de coefficients d’occupation. Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 5,2%.

Alors que son rival Air France-KLM devrait annonce mercredi des résultats très mauvais, le groupe allemand affiche au premier semestre 2018 des revenus en hausse de 5,2% hors impact de la première application de la norme IFRS 15 (-0,1% déclaré), à 16,938 milliards d’euros, dont 13,126 milliards pour le ses seuls revenus liés au trafic (+7,0% excl. IRFS15, -1,0% avec) Le résultat net déclaré est de 677 millions d’euros, en hausse de 0,7% et « globalement en ligne avec le niveau de  l’année précédente ». L’EBIT ajusté, la mesure du bénéfice clé de Lufthansa Group, était « à peu près à son niveau de l’année précédente » à 1,008 milliard d’euros (-3,3%). La marge EBIT ajustée s’est élevée à 6,0% (contre 6,1% au premier semestre 2017).

« Les principales caractéristiques du développement du groupe Lufthansa au premier semestre 2018 sont une forte croissance et une amélioration simultanée de nos revenus unitaires. Atteindre les deux simultanément est un succès significatif », déclare dans un communiqué Ulrik Svensson, chef Responsable financier de Deutsche Lufthansa AG. Chez les compagnies de réseau (Lufthansa, Austrian Airlines, Swiss NDLR), « nous avons été capable de plus que compenser le fardeau supplémentaire imposé par des coûts de carburant plus élevés grâce à la réduction des coûts structurels, avec une amélioration des résultats de 26%. Sans le coût d’intégration chez Eurowings, que nous avons volontairement accepté afin de renforcer notre position sur le marché européen, le résultat du Groupe aurait augmenté », ajoute le dirigeant.

La performance des compagnies aériennes a été le principal moteur des résultats du Groupe au premier semestre 2018 : quelque 67 millions de passagers ont été transportés, un nouveau record pour la période. La capacité, les volumes vendus et le coefficient d’occupation des sièges ont également atteint de nouveaux records, Lufthansa et Swiss International Air Lines apportant des contributions positives aux bénéfices en atteignant non seulement des revenus unitaires plus élevés mais surtout des réductions substantielles de leurs coûts unitaires.

Les dépenses du premier semestre ont augmenté de 216 millions d’euros à 2,8 milliards d’euros, une hausse attribuable à la fois à des volumes plus élevés et à un prix du carburant plus élevé. En revanche une augmentation des coûts occasionnés par les retards et les annulations de vols a eu un impact négatif sur les résultats du premier semestre. Les principales causes de ces irrégularités étaient les grèves et les insuffisances d’infrastructure de l’aviation européenne, tels que les problèmes actuels de capacité dans le contrôle aérien au plan national. Les conditions météorologiques extrêmes (comme les tempêtes) ont également été bien plus nombreuses et préjudiciables aux opérations de vol que d’habitude au cours du premier semestre. Ces tendances ont bien sûr impacté toutes les compagnies aériennes, note le Groupe. Les résultats semestriels ont également été « déprimés » par l’intégration des avions précédemment exploités par Air Berlin dans la flotte d’Eurowings – un processus « sans précédent dans son champ d’application dans l’industrie du transport aérien européen, et qui a pris plus de temps que prévu initialement ».

Malgré ces adversités, les coûts unitaires ont été réduits de 0,6% dans les six premiers
mois – grâce principalement aux améliorations de l’efficacité des « compagnies de réseau », qui ont bénéficié de la modernisation complète de leurs flottes d’avions, des conventions collectives conclues l’année dernière avec de larges parties des employés, ainsi que d’une rationalisation des processus opérationnels et des structures de gestion. En conséquence de toutes ces « influences positives », les coûts unitaires du premier semestre (à l’exclusion des facteurs de change et du carburant) étaient inférieurs de 2,1% à leur niveau de l’année précédente chez Lufthansa, Austrian Airlines et Swiss.

Au sein d’Aviation Services, les premiers résultats semestriels de Lufthansa Cargo affichent une croissance particulièrement importante, reflétant une forte demande continue pour les services de fret aérien. Lufthansa Technik a également vu ses activités augmenter de manière tangible au deuxième trimestre, après un début d’année plus faible.
Le cash-flow opérationnel a diminué de 6,4% à 3,0 milliards d’euros. Avec des investissements substantiellement plus élevés dans la flotte d’avions, les flux de trésorerie disponibles ont diminué de 53,3% à 977 millions d’euros. La dette financière nette a baissé de 11,4% par rapport à fin 2017, à 2,6 milliards d’euros.

Perspectives pour l’année 2018

Lufthansa Group réaffirme ses prévisions antérieures pour 2018. La capacité annuelle augmentera d’environ 8% – un peu moins que la prévision précédente de 8,5% de croissance. Les coûts de carburant devraient être supérieurs d’environ 850 millions d’euros à ceux de 2017. Cependant, le groupe Lufthansa s’attend maintenant à une légère augmentation des revenus unitaires sur l’année complète. La réduction des coûts unitaires (hors facteurs de change et carburant) devrait s’élever à environ 1%, impactée négativement par des coûts d’intégration plus élevés que prévu chez Eurowings. Le Groupe s’attend également à une légère réduction des bénéfices d’Aviation Services. Dans l’ensemble, cependant, le Lufthansa Group s’attend toujours à un EBIT ajusté pour 2018 seulement « légèrement inférieur » à celui record de 2017. « Avec une forte demande continue, nous sommes confiants que, malgré une comparaison défavorable avec l’année dernière, nous serons en mesure de présenter des tendances de revenus solides pour la seconde moitié de 2018 également », confirme Ulrik Svensson, CFO du groupe. « Nous allons aussi continuer à bénéficier des améliorations substantielles de la rentabilité de nos compagnies de réseau. Avec Eurowings, suite à l’augmentation considérable de sa capacité, notre objectif premier est de revenir à la rentabilité dès l’année prochaine. Nous allons également créer les structures pour augmenter la rentabilité d’Eurowings au niveau de ses principaux concurrents au cours des trois à quatre prochaines années ».

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