Le groupe Lufthansa a annoncé hier une commande de vingt Airbus A350-900 supplémentaires et de vingt Boeing 787-9 Dreamliner dans le cadre de la modernisation de sa flotte. Qui verra partir six des de ses quatorze A380 en 2022 et 2023.

Les quarante long-courriers supplémentaires du groupe allemand sont livrables entre 2022 et 2027, le communiqué précisant qu’ils sont destinés « aux compagnies aériennes du groupe ». Ils remplaceront « principalement des quadrimoteurs », utilisés actuellement par Lufthansa (A340-300, A340-600, A380), Eurowings (A340-300 opérés par Brussels Airlines) et Swiss International Air Lines (A340-300). La décision concernant les futurs opérateurs de ces avions et leur aéroport de déploiement sera prise « à une date ultérieure ». La commande annoncée le 13 mars 2019 a une valeur de 12 milliards de dollars au prix catalogue ;  « comme d’habitude avec de telles commandes, le groupe Lufthansa a négocié une réduction de prix significative ».

« En remplaçant les quadrimoteurs par de nouveaux modèles, nous jetons une base durable pour notre avenir à long terme. Outre la rentabilité des A350 et B787, la réduction significative des émissions de CO2 de cette nouvelle génération d’avions long-courriers a également été un facteur décisif dans notre décision d’investissement. Notre responsabilité vis-à-vis de l’environnement devient de plus en plus importante en tant que critère de nos décisions », a déclaré Carsten Spohr, PDG du groupe Lufthansa.

Les compagnies aériennes du groupe de Star Alliance exploitent une flotte long-courrier de 199 avions (en date de décembre 2018), dont douze A350-900 sur les 45 désormais attendus par Lufthansa ; cette dernière doit également recevoir à partir de 2020 les premiers des vingt Boeing 777-9 attendus. Avec ces deux appareils plus le Dreamliner (absent jusque là de son carnet de commande), le groupe sera propriétaire « des avions long-courrier les plus économes en carburant de leur catégorie en termes de consommation de kérosène par passager et par 100 km parcourus », avec des économies estimées à 25% par rapport aux avions actuels. D’ici le milieu de la prochaine décennie, l’ensemble de la flotte long-courrier aura été modernisé ; les économies de carburant possibles représentent à elles seules 500.000 tonnes par an, soit l’équivalent d’une réduction de CO2 de 1,5 million de tonnes. Les coûts d’exploitation par rapport aux modèles précédents chuteront d’environ 20%.

En outre, le groupe Lufthansa réduira considérablement « la diversification et la complexité » de sa flotte au cours des prochaines années et mettra hors service sept types d’appareils, ce qui réduira les coûts et la complexité liés à la maintenance et à la fourniture de pièces de rechange ; les modèles ne sont pas précisés. Cela s’accompagnera de la vente de six de ses 14 Airbus A380 à Airbus. Ces avions quitteront le service Lufthansa en 2022 et 2023 ; les deux parties « ont convenu de ne pas divulguer le prix de revente », mais la transaction « n’affectera pas les résultats du groupe ». Le groupe explique qu’il « surveille en permanence la rentabilité de son réseau de liaisons mondial », et a pris cette décision pour « des raisons économiques ». La structure du réseau et la flotte long-courrier, « fondamentalement optimisées en fonction des aspects stratégiques », donneront à la société davantage de flexibilité tout en renforçant son efficacité et sa compétitivité. Bien entendu, cela « profitera également aux clients » de Lufthansa, conclut le groupe.

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