La 53e édition du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace aura lieu au Parc des Expositions du Bourget du 17 au 23 juin 2019 et réunira de nouveau l’ensemble des acteurs de l’industrie mondiale autour des dernières innovations technologiques.
Quelque 2400 exposants venus de 48 pays seront présents cette année. Quelque 150 aéronefs seront présentés aux visiteurs. Les quatre premiers jours du Salon du Bourget seront réservés aux professionnels suivis de trois jours pour le grand public.
L’édition 2019 s’ouvre dans un contexte singulier qui combine une très forte croissance du secteur avec des questionnements inquiets sur l’urgence climatique et une crise majeure chez Boeing en raison du 737 MAX.
De prime abord, tous les signaux sont au vert. L’année 2018 a été marquée par une croissance record des revenus et une rentabilité élevée des entreprises du secteur. Airbus et Boeing ont à eux seuls livré plus de 1.600 avions, un nombre inégalé, et vu leur hégémonie consacrée par l’absorption peu ou prou de leurs concurrents immédiats Bombardier et Embraer.
Le secteur est porté par la croissance du trafic aérien, notamment en Asie, ce qui devrait conduire à un doublement de la flotte d’avions dans le monde d’ici 20 ans, avec près de 40.000 appareils en service à l’horizon 2038. L’heure n’est donc plus aux grands programmes aéronautiques ni aux méga-commandes, mais à l’assemblage et à la livraison des avions à leurs clients alors que les carnets de commande à Toulouse (France) et Seattle (ouest des Etats-Unis) représentent sept à neuf ans de production. Un impératif industriel compliqué par les retards de livraison, notamment de moteurs, qui a contraint Airbus puis Boeing à reporter de nombreuses livraisons.
Crise du 737 MAX
Bien entendu, l’avenir du 737 MAX, le moyen-courrier de Boeing cloué au sol depuis deux accidents successifs, est parmi toutes les inquiétudes. “La crise du 737 MAX a un impact sur presque toute l’industrie, avec un sujet essentiel pour toute la filière, celui de la sécurité aérienne“, relève le cabinet Alix Partners, cité par l’AFP. “Il est trop tôt pour déterminer ce qui se passera, mais regagner la confiance des passagers sera un véritable défi pour l’ensemble de l’industrie.” A court terme, cette crise pourrait avoir des conséquences sur la filière de sous-traitance de Boeing si l’avionneur venait à prolonger la baisse de production de l’appareil, à 42 par mois contre 52 jusque-là.
Urgence climatique
La deuxième source d’inquiétude est née de l’urgence climatique, qui a placé l’ensemble du secteur sur la défensive. Alors qu’elle se présentait comme la plus vertueuse des industries de transport, l’aéronautique n’échappe plus aux critiques sur son empreinte carbone, et voit déjà pointer les menaces de nouvelles taxes. “L’aéronautique, c’est 2% des émissions globales de CO2 et 14% des émissions du secteur du transport. Ce n’est pas négligeable“, résume Philippe Plouvier, du cabinet BCG, cité par l’agence Belga. “C’est une industrie qui va doubler ses émissions d’ici 2040“.
L’urgence est d’autant plus vive que l’aéronautique est une industrie aux cycles longs, dont les technologies requièrent des années de développement et de certification. Or, le secteur vise en 2050 une réduction de 50% ses émissions de CO2 par rapport au niveau de 2005. Les pistes envisagées – biocarburant, avion électrique – sont loin d’être mûres et impliqueront des changements structurels dans l’ensemble de l’aérien.
Wrangel a commenté :
17 juin 2019 - 9 h 57 min
Bonjour
Afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour un parcours donné, ne faudrait-il pas échanger des tonnes de dioxyde de carbone et autres contre du temps ? Voler moins vite permettrai-il de diminuer de manière sensible les émissions de gaz à effet de serre pour un parcours donné ?
Les vols de longue durée sans escales ne contribuent-ils pas aussi aux émissions de CO2 ? Ne faut-il pas faire le plein de carburant pour monter à 30’000 pieds et effectuer plus de 15’000 kilomètres ? Est-ce qu’une escale à 8’000 kilomètres ne permettrait pas de diminuer la consommation globale de carburant si cette escale est possible ? J’ai lu, où ?, que l’optimum était de 5’OOO km, est-ce vrai ?
J’apprécierai de connaître vos avis de spécialistes…
Enfin, si nous nous voulons limiter la croissance de l’aérien sans refaire de cette industrie une niche de riches en taxant sans retenue les billets d’avion, ne devons-nous pas tôt ou tard passer par un rationnement de ce mode de transport ? Cette idée nous rappelle des temps sombres mais l’avenir du climat terrestre ne risque-t-il pas de fort s’assombrir si nous nous contentons de demi-mesures ou, pire encore, de ne rien faire en espérant que le ciel ne nous tombera pas sur la tête ?
Cci étant écrit, bel été quand même.
EyraudF a commenté :
17 juin 2019 - 13 h 52 min
Il y a beaucoup de pistes à explorer. Les avions, comme les voitures, consomment moins lorsque la distance à parcourir est moins élevée et que la vitesse est plus faible. Dans certains aéroports, les procédures d’approches sont douces et permettent de limiter le bruit et la pollution mais c’est loin d’être le cas partout.