Le président de la compagnie aérienne Aigle Azur a confirmé la « probable » vente de ses opérations vers le Portugal à la low cost Vueling, l’arrêt des vols étant prévu à la fin de la saison estivale. Mais maintient que le retour de quelque 100.000 passagers à la fin des vacances n’est pas menacé.

La vente des activités de la deuxième compagnie française entre sa base à Paris-Orly et les aéroports de Faro, Funchal et Porto à la filiale spécialisée dans le vol pas cher du groupe IAG (aux côtés de British Airways, Iberia, Aer Lingus et Level) a été confirmée par Franz Yvelin : le président d’Aigle Azur a déclaré selon BFM TV que « nous nous préparons à céder une petite partie de nos activités parisiennes à Vueling, sans impact social. Dans ce cadre-là, nous conserverons une partie de notre activité à Orly et nous ferons migrer le reste de notre activité à Paris-Charles de Gaulle ». Après avoir tenté de rassurer ses passagers sur le maintien de son programme de vols à court terme, affirmant que le mois d’août 2019 devrait « être un mois record en termes de chiffre d’affaires, battant tous les précédents chiffres d’affaires mensuels réalisés », le dirigeant a insisté : ces passagers n’ont « aucune crainte à avoir » sur leur retour de vacances.

Aigle Azur rappelle que grâce à sa trésorerie de 25 millions d’euros, elle n’est pas « sous la menace à court terme ». Mais Franz Yvelin souligne : « il y a une menace sur le long terme, elle est réelle » pour la compagnie restée dans le rouge depuis sept, même si il n’y pas de perspective de vente à l’horizon. « Nous n’avons pas trouvé d’acteurs intéressés pour racheter Aigle Azur », précise le dirigeant, les actionnaires principaux (HNA et le fondateur d’Azul David Neeleman) rencontrant leurs propres difficultés et refusant de réinvestir dans la compagnie aérienne.

Un communiqué expliquait la semaine dernière qu’à l’instar de « bon nombre d’acteurs du secteur, notamment en Europe, Aigle Azur ne nie aucunement avoir des difficultés dans un contexte particulièrement difficile (flygscam, projet d’éco contribution, surcapacité hiver dernier en Europe, impact pétrole automne 18) ». Aigle Azur travaille donc sur « différents projets pour assurer sa pérennité à la fois à moyen et long terme. Son Comité d’Entreprise (CE) en est actuellement saisi et l’étudie dans les prérogatives qui sont les siennes. Toutes les forces vives d’Aigle Azur sont mobilisées pour assurer le transport, le confort et la sécurité de ses milliers de passagers ». L’aventure sur le long-courrier en fera les frais : les vols vers Sao Paulo-Viracopos, inaugurés en juillet 2018, ne sont plus proposées à partir du 10 septembre. Si cela se confirme, ce sera la fin de son activité long-courrier hors Afrique (Bamako), alors qu’elle espérait encore au printemps relancer des vols vers Pékin (une ligne suspendue à la fin de l’hiver dernier, après six mois d’activité)… Contactée par L’Orient-Le Jour, Aigle Azur n’était « pas disponible pour discuter des répercussions » sur ses activités à Beyrouth au Liban.

Rappelons que l’Algérie représente plus de la moitié de l’activité d’Aigle Azur, qui opère au départ de 5 villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Mulhouse et Toulouse) : elle y dessert Alger, Bejaïa, Constantine, Oran, Sétif et Tlemcen. Son réseau inclut également l’Allemagne (Berlin), l’Italie (Milan), la Russie (Moscou), le Sénégal (Dakar) et l’Ukraine (Kiev). Elle a transporté 1,881 million de passagers l’année dernière.

Aigle Azur confirme l’arrêt des vols vers le Portugal 1 Air Journal

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