Un pilote ayant annoncé son prochain suicide sur les réseaux sociaux a été interdit de vol par la compagnie aérienne low cost easyJet, qui lui impose plusieurs semaines de traitement avant de pouvoir reprendre les commandes d’un avion.

Le souvenir du crash de Germanwings, ayant entrainé la mort de 144 passagers et six membres d’équipage le 24 mars 2015 quand le copilote a précipité volontairement son Airbus A320 contre le flanc d’une montagne des Alpes, est toujours dans les mémoires : la spécialiste britannique du vol pas cher a confirmé au quotidien The Sun qu’un pilote non identifié avait bien été suspendu, après avoir indiqué dans un groupe Whatsapp : « je suis suicidaire », « ma vie est de la merde » et « je vais probablement mettre fin à mes jours ». Des messages relayés par ses proches à easyJet, qui a pris la décision de le suspendre et de l’obliger à passer « pendant plusieurs semaines » des tests d’évaluation psychologiques.

Interrogé par la compagnie aérienne, le pilote aurait nié être suicidaire ; un porte-parole d’easyJet a confirmé que « le pilote a été retiré du vol il y a quelques jours, conformément à nos procédures, pendant que nous enquêtions. Nous avons offert notre soutien, par le biais d’un programme d’aide aux employés (PAE), d’un programme de soutien par les pairs et d’un service complet de santé au travail dans tout notre réseau britannique et européen. La sécurité et le bien-être de nos passagers et de notre équipage sont la priorité absolue de la compagnie aérienne ». Tous les pilotes d’easyJet « sont titulaires d’une licence délivrée par les organismes de réglementation de l’aviation et, dans ce cadre, sont soumis à des évaluations médicales régulières approfondies, y compris des évaluations de santé mentale » comme recommandé par le BEA en 2016.

Une source non identifié à précisé dans The Sun : « Nous ne prenons aucun risque avec nos pilotes. Quiconque partage des pensées suicidaires en privé mérite aide et évaluation. Les croire sur parole qu’ils vont bien ne suffit pas. L’enjeu est trop important. Le souvenir de la tragédie des Germanwings reste très présent ».

Dans le cas de Germanwings, le copilote Andreas Lubnitz avait tenu un journal détaillé de sa dépression ; le copilote du vol 4U 9525 reliant Barcelone à Düsseldorf avait profité de l’absence momentanée du commandant de bord dans le cockpit pour s’y enfermer et  projeter l’A320 contre une montagne du sud des Alpes. Deux ans après le crash, son père contestait encore la thèse du suicide.

EasyJet suspend un pilote « suicidaire » 1 Air Journal

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