A la demande des familles de victimes du crash du vol Air France AF1611, le Président de la République Emmanuel Macron a ordonné à la ministre des Armées, Florence Parly, de saisir la commission de la défense nationale afin d’obtenir la levée du secret-défense sur des documents classifiés.

Dans une lettre adressée à l’Association des familles des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice (AFVCCAN), l’Elysée assure que le président de la République « entend [leur] quête en faveur de la manifestation de la vérité » et que le ministère des armées « répond aux requêtes de justice qui lui sont adressées ».

Le 11 septembre 1968, la Caravelle SE-210 d’Air France reliant Ajaccioà Nice s’abîmait au large d’Antibes, faisant 95 victimes, dont 13 enfants et 6 membres d’équipage. A l’époque, l’enquête débouchait sur un non-lieu, concluant à un incendie à bord lié au chauffe-eau.

En 2011, le dossier était rouvert pour «soustraction et recel de preuves» sur l’insistance des familles de victimes qui soupçonnent l’armée d’avoir procédé le jour de l’accident à des manœuvres, au cours desquelles un missile aurait touché par erreur la Caravelle. Début 2018, le juge d’instruction Alain Chemama, chargé de l’enquête, estime qu’il faut prendre « très au sérieux » la thèse d’un tir de missile accidentel touchant l’arrière de l’appareil et demande à consulter des documents classifiés des Armées. Une requête restée à ce jour sans réponse, aucun document n’a pu être consulté par les parties civiles.

Aujourd’hui, en ordonnant la levée du secret défense, le Président de la République permet la poursuite de l’enquête judiciaire 51 ans après la catastrophe aérienne.

Crash du vol AF1611 Ajaccio-Nice en 1968 : Emmanuel Macron ordonne la levée du secret-défense 2 Air Journal

@wikipedia Eric Lapeyre