Après avoir annoncé l’envoi en Ukraine des enregistreurs de vol du Boeing d’Ukraine International Airlines, abattu accidentellement par un ou des missiles peu après son décollage de Téhéran, les autorités locales semblent revenir sur leur décision. Le BEA français attend toujours une décision.

Les constantes interventions politiques ne facilitent pas la recherche de la vérité pour les familles des 176 victimes du vol PS752 d’UIA, qui devait relier le 8 janvier 2020 l’aéroport de Téhéran-Imam Khomeiny et sa base à Kiev-Boryspil et avait été abattu peu après son décollage. Selon la même agence semi-officielle Tasnim selon qui le directeur des enquêtes accident de l’Organisation de l’aviation civile iranienne, Hassan Rezaifar, annonçait samedi le départ des deux boîtes noires vers l’Ukraine, le même responsable aurait changé d’avis hier : « les boîtes noires sont en Iran et il n’y a pas de plan pour les envoyer à l’étranger pour le moment ». Des experts seraient en train d’essayer de décoder l’enregistreur des données de vol (FDR) et celui des voix du cockpit (CVR), a-t-il précisé, quelques jours après avoir reconnu que les moyens techniques n’étaient pas disponibles dans le pays. En cas d’échec, les boîtes noires « seront envoyés en France ».

Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) français avait confirmé le 11 janvier qu’il effectuera les « travaux techniques » sur l’enregistreur des données de vol (FDR) et l’enregistreur des voix du cockpit (CVR) du vol PS752, dont les 176 passagers (dont le plus jeune était né en 2018) et membres d’équipage. Il précisait alors que toutes les communications sur le sujet seront de la responsabilité des autorités iraniennes de l’aviation civile, comme le veut la norme des enquêtes.

Mais mardi dernier, le BEA précisait que des discussions étaient « toujours en cours » entre les différentes parties impliquées dans l’accident : en l’occurrence, l’Iran où il s’est produit, l’Ukraine où l’avion était enregistré, le Canada entre autres dont de nombreux passagers étaient ressortissants, les USA où l’avion a été construit… Aucun accord n’aurait donc été trouvé, même si un nouveau revirement est plus que probable – l’Iran s’étant engagé dès le surlendemain du drame à suivre les régulations de l’OACI en matière d’enquête. A ce jour, les corps des onze Ukrainiens qui se trouvaient à bord (dont neuf membres d’équipage) et de 150 des passagers ont été remis aux familles.

Côté compagnies aériennes, Lufthansa et Austrian Airlines ont suspendu leurs vols vers Téhéran jusqu’au 28 mars 2020 au plus tôt, et continueront d’éviter l’espace aérien comme recommandé par l’EASA « en raison de la situation incertaine de la sécurité ». La capitale iranienne reste cependant desservie en particulier par Qatar Airways, Turkish Airlines, Kuwait Airways ou Oman Air entre autres, tandis qu’espace aérien de l’Iran est toujours traversé par de nombreuses compagnies de la région y compris par Emirates Airlines, Etihad Airways ou Flydubai.

Crash en Iran : où iront les boîtes noires ? 1 Air Journal

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