EasyJet, qui a annoncé jeudi une perte en recul au premier semestre de son année fiscale, affirme pouvoir survivre à neuf mois d’interruption totale de ses activités grâce aux mesures prises pour répondre à la crise déclenchée par la pandémie de coronavirus, après laquelle elle s’attend à une reprise lente du marché du transport aérien.

La compagnie aérienne à bas coûts britannique a précisé qu’elle allait commencer à réduire sa flotte, estimant que celle-ci ne retrouverait pas avant 2022 son niveau d’avant la crise. “Nous avons été capables de nous adapter à une demande réduite pour les années à venir, nous aurons ensuite la flexibilité nécessaire pour nous développer au fur et à mesure que la demande remontera“, a dit à la presse le directeur général, Johan Lundgren, ajoutant que la trésorerie de la low cost resterait positive même si l’interruption des vols durait neuf mois -ce qui lui coûterait alors 3 milliards de livres de liquidités.

EasyJet estime pouvoir obtenir au total environ 3,3 milliards de livres pour tenir pendant cette période d’interruption. Elle a déjà obtenu 2 milliards de livres de financement, dont un prêt de 600 millions de livres du Trésor et de la Banque d’Angleterre dans le cadre du fonds d’urgence de soutien face au coronavirus. Par ailleurs, elle a notamment engagé des discussions en vue d’un “lease-back“, une vente suivie d’une reprise en location, d’une partie de ses avions, ce qui pourrait lui rapporter 550 millions de livres. Elle a entre autres reporté la livraison de 24 monocouloirs Airbus, et renoncé à renouveler certaines locations. Elle prévoit également de vendre six appareils.

Mais son fondateur et premier actionnaire, Stelios Haji-Ioannou, souhaite qu’elle aille encore plus loin en annulant une commande de 107 Airbus d’un montant de 4,5 milliards de livres, ce que refuse la direction. Jeudi, Stelios Haji-Ioannou a publié un communiqué dans lequel il dit vouloir réclamer l’éviction de Johan Lundgren et du président, John Barton, et estime que la low cost ne doit pas payer des avions à Airbus alors qu’elle est contrainte de “gérer un parking“.

EasyJet affirme pouvoir survivre à neuf mois de suspension des vols 1 Air Journal

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