Le gouvernement italien va prendre en juin le contrôle de la compagnie nationale Alitalia, en difficulté depuis des lustres et qui n’aura pas résisté à la pandémie de Covid-19.

Placée sous « administration extraordinaire » depuis plus de deux ans, suite au rejet par les syndicats d’un plan de relance de l’actionnaire Etihad Airways, et ayant déjà reçu deux prêts d’Etat de plusieurs centaines de millions d’euros, Alitalia devait apprendre le 31 mai 2020 le chemin de sa restructuration – si des investisseurs privés s’étaient mis d’accord sur sa reprise. Mais la crise sanitaire et la quasi-disparition de la demande de voyage sont passées par là, et le gouvernement a annoncé pour le mois de juin sa nationalisation. Une nouvelle société publique sera créée pour l’occasion.

Le ministre de l’industrie Stefano Patuanelli a déclaré devant la commission des Transports de la Chambre des députés que le chiffre d’affaires d’Alitalia a plongé de 87,5% cette année. Mais il estime que la future reprise du marché aérien pourrait représenter une opportunité de « reconquête de parts de marché ». A cause du coronavirus, toutes les compagnies aériennes sont en grande difficulté « et si, avant, Alitalia était comme un vase de cristal au milieu de vases d’acier, aujourd’hui ce n’est plus le cas », a-t-il expliqué. En insistant sur le fait que la « nouvelle Alitalia débutera avec une flotte de plus de 90 de ses 113 avions actuels ».

Continuant sa route entre annonces de restructuration et prédictions de faillite, la compagnie de l’alliance SkyTeam avait terminé l’année 2019 avec une croissance de 1,7% de ses revenus passagers, et surtout a vu le nombre de clients sur les vols long-courriers augmenter de 4,7% même si son trafic global avait légèrement reculé. Et ce avant même de profiter de la disparition de sa rivale Air Italy,

La pandémie ayant été particulièrement dure en Lombardie, Alitalia avait été contrainte en mars de suspendre ses opérations à l’aéroport de Milan-Malpensa et de réduire celles à Linate. Elle avait alors annoncé le départ de sa flotte entre autres de trois avions long-courriers, rendus à leurs propriétaires (son Boeing 777-300ER et deux Airbus A330-200), Alitalia continue de desservir une vingtaine de routes intérieures et européennes, y compris vers Paris-CDG ou Bruxelles ; New York-JFK et Sao Paulo sont les seules destinations long-courrier maintenues. Et elle a effectué de nombreux vols de rapatriement

Alitalia sera nationalisée d’ici l’été 1 Air Journal

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