Un futur « redimensionnement du groupe » aurait été signalé aux cadres d’Airbus par son président Guillaume Faury, qui pourrait entraîner à terme la suppression de dizaines de milliers d’emplois directs et indirects – conséquence de l’arrêt quasi-complet du transport aérien suite à la pandémie de Covid-19.

Pas d’annonce officielle à ce jour, mais l’avenir de l’emploi chez le constructeur européen est clairement menacé : en marge du lancement de la deuxième phase du chômage partiel, qui touche 3000 salariés de la division Aviation commerciale, le président d’Airbus aurait expliqué le 14 mai 2020 à ses cadres qu’un plan de restructuration sera présenté le mois prochain, qui pourrait entrainer la perte de 10.000 emplois selon les sources du quotidien britannique The Telegraph.

Déjà le mois dernier, le dirigeant évoquait un risque pour la survie d’Airbus si des mesures « radicales » n’étaient pas prises. Un proche du dossier a confirmé hier à La Dépêche l’existence d’une étude sur une restructuration « plus lourde que celle de Power 8 » – quand en 2007 avait entrainé 5000 suppressions d’emplois chez Airbus en trois ans et autant chez les sous-traitants, en raison des problèmes rencontré par le programme A380. Les rumeurs les plus alarmistes évoquent le départ de 10% des 136.000 salariés du groupe.

En attendant, le chômage partiel va se poursuivre en particulier dans les FAL de Toulouse, alors que la production des avions commerciaux est déjà ralentie d’un tiers (un ralentissement plus ample est déjà à l’étude, déclarait Airbus fin avril). La baisse de l’activité devrait baisser jusqu’à fin septembre de 20% à 30% selon les branches. En moyenne, 30% des 48.000 salariés de la division Aviation Commerciale en France seront touchés lors de cette phase 2 qui s’achèvera fin décembre ; entre 0% et 40% selon les branches selon La Dépêche, qui rappelle qu’un accord d’entreprise prévoit une indemnisation de 92% du salaire. La baisse de l’activité devrait baisser jusqu’à fin septembre

Vincent François, représentant syndical de la CFTC interrogé par France Bleu, a expliqué qu’un retour à la normale au niveau de la production n’est pas attendu avant 2023 pour les courts courriers (A320 notamment) et 2025 pour les gros-porteurs selon ; « on peut penser à la diversification, à des pistes pour s’en sortir ». En plus des mesures comme le chômage partiel déjà prises pour « gagner du temps », une aide directe de l’Etat, « nous syndicats on ne peut pas l’écarter selon la durée de la crise », a-t-il ajouté, exprimant sa confiance dans les efforts d’Airbus pour sauvegarder l’emploi.

Rappelons qu’Airbus a vu son chiffre d’affaires baisser de 15% au premier trimestre, avec une perte nette de 491 millions d’euros, contre un bénéfice net de 40 millions à la même période l’année dernière.

Vers des milliers de suppressions d’emploi chez Airbus ? 1 Air Journal

©Airbus