Air Transat a pris livraison de deux nouveaux A321LR en location par AerCap, où un mélange de carburant durable à 10% a été utilisé pour faire voler l’appareil de Hambourg à Montréal, au Canada, sans escale, a indiqué hier l’avionneur Airbus.
C’est une première pour l’usine d’Airbus à Hambourg qui produit ces appareils puisque, jusqu’à aujourd’hui, la livraison avec du SAF était proposée uniquement aux clients d’Airbus à ses usines de Toulouse, en France, et de Mobile, en Alabama, aux États-Unis. « Les livraisons commerciales d’aujourd’hui constituent un nouveau jalon soulignant l’implication constante d’Airbus en matière de réduction de l’impact environnemental du transport aérien. Il est également le premier constructeur aéronautique à offrir à ses clients l’option de se faire livrer les nouveaux avions avec du carburant durable dans leurs réservoirs », peut-on lire dans le communiqué d’Airbus.
La semaine dernière, l’Association du transport aérien international (IATA) a réitéré l’engagement de l’industrie aérienne envers ses objectifs de réduction de ses émissions de CO2 et demandé que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) investisse de façon prioritaire dans les carburants d’aviation durables (SAF) pour favoriser la contribution de l’industrie à la reprise après le Covid-19.
« Les énormes sommes que les gouvernements investissent dans la reprise économique suivant le Covid-19 représentent une occasion de créer un patrimoine pour la transition
énergétique de l’industrie aérienne. Pour cela, les gouvernements, la communauté financière et les producteurs de carburant de toutes tailles doivent travailler de concert avec l’objectif d’augmenter rapidement la production de carburants d’aviation durables et abordables », a déclaré Alexandre de Juniac, directeur général et chef de la direction de l’IATA.
Selon l’IATA, le taux actuel de production des SAF est trop faible pour que l’aviation puisse atteindre son objectif, malgré le potentiel avéré des SAF et les efforts des compagnies aériennes consentis à ce jour. La production actuelle de SAF est de 50 millions de litres par année. Pour atteindre un point de bascule où l’ampleur de la production ferait baisser les coûts des SAF suffisamment pour concurrencer le carburéacteur, la production doit atteindre 7 milliards de litres ou 2 % de la consommation de 2019.
« Bien que les compagnies aériennes soient désireuses d’utiliser les SAF, la production est bien en deçà de ce qu’il faudrait pour que les prix descendent à des niveaux concurrentiels. Atteindre le bon prix est encore plus crucial dans la mesure où les pertes et le niveau d’endettement de l’industrie s’accroissent. Mais si les gouvernements peuvent profiter de cette situation unique pour combiner un cadre fiscal et réglementaire sûr soutenant la production des SAF et l’allocation directe de fonds de stimulation de la production des SAF, il sera possible d’atteindre le point de bascule de 2 % en 2025. Cela favoriserait des vols plus verts, créerait des emplois et alimenterait la reprise économique », a ajouté Alexandre de Juniac.
Selon les acteurs du transport aérien, les SAF peuvent réduire le cycle de vie des émissions de CO2 de 80 %, par rapport au carburéacteur conventionnel. Les SAF utilisent des sources de carburant durables qui ne menacent pas l’alimentation ou l’eau, et qui ne nuisent pas à la biodiversité. À la suite des essais en profondeur et des investissements des compagnies aériennes, les SAF sont certifiés comme étant sûrs, durables et prêts à utiliser. Plus de 250 000 vols ont déjà été effectués avec des mélanges de SAF.
FL350 a commenté :
18 juillet 2020 - 16 h 21 min
Le carburant durable, en voilant une excellente idée ! Et en plus, c’est du jamais vu !
Alors, la recette est simple : un champ initialement dévolu à l’alimentation humaine ou animale, de bonnes semences à très très hauts rendements, régulièrement arrosés de bons produits phytosanitaires bien polluants, outre les machines agricoles fonctionnant au bon vieux fioul bien émetteur de particules fines, le tout pour le plus grand bonheur des riverains, et voilà ! Ce n’est pas extraordinaire, tout de même, le progrès écolo ?
Jean a commenté :
18 juillet 2020 - 17 h 32 min
Et si il arrêtait de bouffer de la viande ca pourrait aussi aider… mais si il n a pas un bout de viande pour chaque repas, il pense qu il auta des carences, j imagine.
FL350 a commenté :
19 juillet 2020 - 18 h 20 min
Des biocarburants au filet de boeuf ?
Vous êtes hors sujet, mais il me semble que les français commencent à comprendre qu’il vaut mieux manger des produits de qualité en quantité raisonnable (Label Rouge, Bio), plutôt que de se goinfrer de boeuf en barquette de supermarché.
Greg765 a commenté :
18 juillet 2020 - 18 h 42 min
@FL350:
Ce que vous décrivez là correspond aux biocarburants de première génération.
Fort heureusement il existe la deuxième et bientôt la troisième génération basée sur les micro-organismes ! On peut donc utiliser des déchets agricoles, des micro-organismes, des algues… Qui ne nécessitent pas de terres cultivables supplémentaires.
Par ailleurs l’UE a fixé des quotas que ne peut dépasser la première génération, il ne peuvent donc pas être d’avantage développés de toute façon puisque plafonnés.
Par ailleurs avec 2/3 des terres agricoles de la planète consacrées soit à l’élevage soit à l’alimentation du bétail, il y aurait largement de quoi dégager d’immenses surfaces en revoyant un minimum l’alimentation de nos pays. En s’alimentant différemment ce ne sont donc pas les terres cultivables qui manquent pour nourrir la planète, mais c’est un autre sujet qui nous éloigne des progrès des biocarburants !
FL350 a commenté :
19 juillet 2020 - 18 h 15 min
Je ne sais s’il s’agit là de carburant de 1ère, de 2ème ou de 3ème génération, mais je sais que le SP95-E10 et le E85 sont bien issus de l’agrochimie, et qu’ils nous sont bien présentés comme des carburants verts ! ! !
Mais si effectivement la recherche et ses applications permettent des avancées (plus) intelligentes, personne ne s’en plaindra.
Sur la dernière partie de votre remarque, je suis en total désaccord, mais nous sommes hors sujet.
flydreamer a commenté :
18 juillet 2020 - 19 h 00 min
C est exactement celà : on veut nous vendre du vert, du bio, du naturel , du bon climat etc mais à chaque option/solution qualifiée de vertu écologique, on ne fait que déplacer toujours le problème ( pollution) ailleurs. Notre monde moderne ne sera jamais en adéquation avec la planète. Je le dis et l’affirme encore : nous ne sommes pas formatés pour accepter une vie minimaliste .
Pour cette histoire de carburant durable, je pencherais la balance en tant qu opportunité pour baisser la facture énergie / consommation des compagnies et augmenter du coup, leur profit ( à les écouter, les compagnies ne cumulent que des pertes et ce carburant durable est salvateur pour toute l’humanité.).
Jean-Luc a commenté :
18 juillet 2020 - 18 h 04 min
En sachant que notre système solaire traverse des phénomènes stellaire beaucoup plus puissants que nous actuellement il faut pas se leurrer c’est une goutte d’eau dans un océan. La bonne nouvelle l’essentielle est derrière nous mais il faut compter encore 40/50 ans avant que cela se stabilise. Il ne faut pas oublier les étoiles et les galaxies ne sont pas là pour faire joli dans le décor et pour faire plaisir aux yeux des humains…
Quant à l’énergie propre et infinie nous la connaissons voir la maîtrisons tout ça est une question de politique. Nous avions un génial précurseur Nikola Tesla. Dire qu’avec cette énergie une voiture parcourt 3000 km avec un seul plein…