Tous les acteurs de l’aérien français ont fait savoir  leur opposition à l’écotaxe -une taxe calculée en fonction de la distance parcourue par l’avion- proposée par la convention citoyenne sur le climat pour compenser les émissions de CO2 du transport aérien.

Selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), le coût de cette mesure pour les compagnies aériennes serait de 4,2 milliards d’euros en 2021. L’Union des aéroports français (UAF) a estimé hier qu’elle représenterait « le coup de grâce à la connectivité des territoires ». Elle plaide pour « une transition énergétique du secteur accélérée et accompagnée par les pouvoirs publics : investissements dans la R&D [recherche et développement], mise en place de dispositifs incitatifs, affectation des recettes fiscales à la transition énergétique du secteur ». Selon l’UAF, entre mars et août 2020, les aéroports français ont enregistré une chute de 81 % de leur trafic en raison des restrictions de voyage, soit 87 millions de passagers en moins.

Pour la Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM), qui réunit les principales compagnies aériennes françaises, l’éco-contribution représenterait « une charge insupportable pour un secteur qui joue actuellement sa survie ». Elle évalue à « 150 000 emplois directs et indirects au minimum » les pertes d’emplois qu’entraîneraient les propositions de la convention citoyenne qui, selon elle, « ignorent les enjeux de connectivité du pays et les impacts sur l’économie française ».

Pour sa part, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a plaidé hier en faveur de la mise en place au niveau européen d’un « prix plancher » pour les billets d’avion comme alternative aux écotaxes et pour éviter le « dumping environnemental et social » que pratiquent certaines compagnies low cost. « Il est grand temps de changer de paradigme s’agissant de stratégie environnementale du transport aérien. La politique du toujours plus de taxes, la seule menée depuis des années, a montré toutes ses limites », a estimé dans un communiqué le SNPL, principal représentant des pilotes de ligne en France. Le gouvernement autrichien avait ainsi annoncé début juin qu’il allait imposer un prix de vente minimum des billets d’avion, fixé à 40 euros.

Pour le SNPL, ce mécanisme serait « vertueux » pour les consommateurs comme pour les transporteurs, car « il n’obère pas les capacités d’investissement des entreprises pour diminuer l’impact environnemental de leur activité », et en terme social, car « les compagnies les moins respectueuses du droit social de leurs salariés sont celles qui pratiquent les tarifs les plus bas, les plus déconnectés de la réalité des coûts réels du transport aérien ».

Dans un Tweet, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a promis qu’« il y aura un débat démocratique sur l’écotaxe ». A suivre donc…

L'aérien s'oppose à l'écotaxe de la convention citoyenne sur le climat 1 Air Journal

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