Le groupe Lufthansa a augmenté ses frais sur les GDS (Global Distribution Systems), les outils de réservation des billets utilisés par les voyagistes et autres distributeurs de l’industrie du voyage et du tourisme.
Depuis le 1er octobre 2020, le groupe aérien allemand applique une surcharge de 19 euros (21 dollars aux Etats-unis), pour toute réservation de billet sur les compagnies Lufthansa, Austrian Airlines, SWISS, Bruxelles Airlines et Air Dolomiti, contre 16 euros auparavant. En clair, tout billet réservé en dehors des points de vente (agences et sites) du groupe allemand coûte désormais 19 euros plus cher.
Dans un message adressé aux agents de voyage, Lufthansa a justifié cette augmentation par «l’augmentation des coûts» des GDS Amadeus, Sabre et Travelport. Dans les faits, le groupe allemand, frappé par la crise du coronavirus, a besoin de trésorerie pour maintenir ses activités et aussi rembourser ses clients. Il a remboursé 2,7 milliards d’euros à 6,3 millions de clients pour des vols annulés en raison de la pandémie. Il lui reste encore 1 million de transactions à rembourser.
En 2018, Air France-KLM avait imité Lufthansa en imposant une surcharge GDS aux agents de voyage. Cette fois, le groupe franco-néerlandais n’a pas augmenté ses frais GDS pour renflouer sa trésorerie mais il a négocié avec Amadeus pour intégrer son outil NDC (New Distribution Capability) dans le GDS.
Les premières étapes de vente (shop, order, pay) ont déjà été intégrées, et des agences pilotes pourront réserver via NDC en utilisant la plateforme Amadeus d’ici à la fin de l’année. L’intégration complète, incluant les fonctions d’après-vente, devrait être réalisée au cours du premier semestre 2021.
Selon Air France-KLM, l’utilisation de son NDC entraînera une surcharge de seulement « quelques euros par segment », bien inférieur aux 13 euros de surcharge GDS que le groupe franco-néerlandais facture actuellement par trajet (26 euros pour un aller-retour). Delta Air Lines, le partenaire transatlantique d’Air France-KLM, a renoncé au NDC, estimant la «technologie trop compliquée» à déployer.
«Selon IATA, il existe actuellement 55 compagnies certifiées NDC, avec des niveaux de certifications plus ou moins élevés dans les fonctionnalités. En plus de ces 55 compagnies aériennes, on compte 15 compagnies ayant non seulement la certification maximum fonctionnel mais de surcroît, la certification de scabilité, c’est à dire la puissance informatique capable d’encaisser des flux de data importants. On voit donc que le projet global NDC est loin d’être abouti, qu’il concerne une part marginale de marché et qu’il est prétexte, en temps de crise, au report des charges vers la distribution déjà très affectée», explique un dirigeant de Bourse-Des-Vols.com, distributeur de vols réguliers et low-cost (Ryanair, Transavia, easyJet, etc.).
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