Cathay Pacific, qui a vu son trafic passager s’effondrer l’année dernière en raison de la pandémie de Covid-19, avec seulement 4,6 millions de passagers transportés, continue à perdre 1 à 1,5 milliard de dollars hongkongais par mois (110 à 160 millions d’euros).

Elle anticipe une nette aggravation des difficultés en raison du renforcement des mesures sanitaires récemment imposées par les autorités de Hong Kong aux passagers et membres d’équipage arrivant sur le territoire. Actuellement, les voyageurs arrivant à Hong Kong doivent s’isoler pendant trois semaines dans des hôtels dédiés, une mesure draconienne à laquelle échappent pour le moment les membres d’équipage et les autres travailleurs essentiels du secteur logistique. Mais le territoire envisage désormais d’imposer aussi une quarantaine de deux semaines à tous les membres d’équipage des vols commerciaux et cargo long-courrier.

La compagnie hongkongaise estime qu’un tel durcissement des mesures lui ferait perdre entre 300 et 400 millions de dollars hongkongais supplémentaires chaque mois et réduirait des deux tiers son nombre déjà limité de vols. Pour combler son manque de trésorerie, elle a annoncé jeudi une émission d’obligations d’un montant de 6,7 milliards de dollars hongkongais sur cinq ans à maturité février 2026

La compagnie de Hong Kong avait dévoilé début juin un plan de recapitalisation de 39 milliards de dollars hongkongais (4,2 milliards d’euros) porté notamment par le gouvernement hongkongais qui avait consenti à cette injection inédite pour lui éviter une faillite pure et simple. Les analystes avaient alors estimé que cet argent lui permettrait de tenir une quinzaine de mois.

Cathay Pacific, qui a longtemps été un fleuron asiatique du transport aérien, a fermé l’an dernier sa filiale Cathay Dragon, qui effectuait des vols court et moyen-courriers en Asie, et licencié 6.000 personnes. Avant la pandémie même, ses comptes étaient déjà dans le rouge : elle avait été minée par la crise politique à Hong Kong, des mois de manifestations pro-démocratiques en 2019 qui avaient considérablement réduit le nombre de passagers, en particulier en provenance de la Chine communiste continentale.

Cathay Pacific, plus que jamais menacée par les mesures de quarantaine 1 Air Journal

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