Les syndicats du gestionnaire des aéroports parisiens ADP ont lancé un appel à la grève du 1er au 5 juillet, en plein grands départs en vacances, pour protester contre un plan d’économies prévoyant des baisses de salaires.

Après un premier coup de semonce des syndicats en janvier dernier, les organisations syndicales d’ADP (CFE-CGC, CGT, UNSA SAPAP, CFDT et FO) ont appelé dans un communiqué commun les salariés à « se mobiliser » du 1er au 5 juillet 2021, une période cruciale pour le tourisme alors que le transport aérien semble commencer à se remettre de la pandémie de Covid-19. Des manifestations seront organisés dans les aéroports Charles-de-Gaulle et Orly, mais à ce jour un seul préavis de grève aurait été déposé, par l’UNSA SAPAP.

Selon les syndicats, le Plan de Sauvegarde de l’emploi va « supprimer définitivement plus d’un mois de salaire à tous les salariés et les obliger à accepter des mobilités géographiques génératrices de temps de trajets supplémentaire », ce qui est « contraire aux objectifs RSE que prône la direction d’ADP ». Qui reconnait que la suppression de certaines primes entrainera une baisse des rémunérations de 4% à 8%, avec licenciement dans le cadre du PSE en cas de refus. Le CSE d’ADP s’est d’ailleurs prononcé contre le projet le 21 mai.

« Comment l’Etat, actionnaire majoritaire, qui a validé au Conseil d’Administration l’achat pour 1,2 milliard d’euros en 2020 des aéroports indiens (GMR) par ADP, peut-il laisser son PDG engager un plan social destructeur et sans aucune justification économique, alors que 1150 salariés partent déjà dans le cadre d’une Rupture Conventionnelle Collective ! L’unanimité des Organisations Syndicales d’ADP ont rejeté le projet de la direction et ont interpellé la direction régionale du travail, mais la direction d’ADP veut passer en force », souligne le communiqué.

La date de cet appel à la mobilisation est assumé par les syndicats, « le premier gros week-end de départs de l’été » étant par exemple évoqué par Laurent Garssine, délégué UNSA-SAPAP interrogé dans Le Figaro. Mais il explique aussi que le 1er juillet marquera chez ADP la fin de l’activité partielle et donc le retour pour tous au travail : « tout le monde reprend à 100%, il n’y aura plus d’activité partielle », assure-t-il. Et il dénonce dans Les Echos une remise en cause « des acquis sociaux qui datent des années 1970. Pour certains salariés, cela se traduira par une perte de rémunération de 10 à 20%, sans négociation et sans clause de revoyure. Ce n’est pas acceptable de la part d’une entreprise publique ».

Rappelons que la direction d’ADP s’était engagée en décembre dernier « à ne pas procéder à des licenciements pour motif économique » avant le 1er janvier 2022, après la signature d’un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) prévoyant le départ de 1150 salariés dont 700 non remplacés. Mais elle avait ensuite lancé ce projet de PSE en cas de refus du « plan d’adaptation des contrats de travail »

Rappelons que les aéroports de Paris-CDG et Orly ont perdu les deux-tiers de leur trafic l’année dernière en raison de crise sanitaire, le groupe ADP affichant pour 2020 un chiffre d’affaires réduit de moitié – mais un EBITDA toujours positif à +168 millions d’euros (-90,5%).

Début mars, Marc Deman, directeur adjoint de Paris CDG Alliance (groupement d’intérêt public qui rassemble le Groupe ADP, Air France, les départements riverains et les 700 à 800 acteurs privés de la plateforme entre autres), prévoyait « de 20.000 à 30.000 suppressions de postes d’ici à la mi-2022 ». Sur les 94.000 emplois directs de l’aéroport Charles de Gaulle en 2019, année qui avait connu plus de 15.000 recrutements. Des suppressions de postes auxquelles il faudrait ajouter 10 à 30.000 intérimaires, soulignaient alors les syndicats.

Aéroports de Paris : un appel à la grève début juillet 1 Air Journal

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