En janvier 2021, pour Paris Aéroport seul, le trafic est en baisse de 73,5% avec 2,1 millions de passagers accueillis ; le trafic total du Groupe ADP a diminué de 67,1% à 8,5 millions de passagers accueillis dans l’ensemble du réseau d’aéroports gérés. L’impact de la pandémie de Covid-19 se retrouve aussi dans les résultats financiers annuels, avec un chiffre d’affaires réduit de moitié mais un EBITDA toujours positif grâce en partie au plan d’optimisation opérationnel et financier.

L’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, où seuls les terminaux 2E, 2F et 2A sont actuellement ouverts afin d’accueillir l’ensemble du trafic commercial, a accueilli 1,197 million de passagers en janvier 2021 (-78,3 %). Paris-Orly, où seuls Orly 2 et 3 sont désormais ouverts, n’a vu passer que 878.784 passagers le mois dernier (-62,1%). Sur les deux plateformes parisiennes :

  • Le trafic France métropolitaine est en décroissance (-62,5%) ;
  • Le trafic DROM-COM (inclus dans le faisceau international) est en recul (-19,8%) ;
  • Le trafic Europe (hors France) est en régression  (-83,7%) ;
  • Le trafic international (hors Europe incluant DROM-COM) est en retrait  (-68,2%), du fait d’une décroissance sur les faisceaux  suivants : Asie-Pacifique (-92,2%), l’Amérique du Nord (-84,4%), Moyen-Orient (-75,5%), Amérique Latine (-72,2%), Afrique (-60,0%), DROM-COM (-19,8%).           

Le nombre de passagers en correspondance dans les aéroports parisiens diminue de 72,1% ; le taux de correspondance s’est établi à 29,4%, en hausse de 2,8 points par rapport à janvier  2020.

S’agissant des plates-formes du Groupe ADP à l’international, et concernant l’activité commerciale régulière, seul le terminal Hajj de Djeddah en Arabie Saoudite est fermé. Les autres aéroports sont ouverts « à tout type de vols commerciaux, certaines restrictions locales pouvant néanmoins s’appliquer ». Les aéroports de Delhi et d’Hyderabad, notamment, sont ouverts pour des vols domestiques et pour des liaisons commerciales internationales régulières se limitant aux pays avec lesquels l’Inde a signé des accords bilatéraux.

  • Le trafic de TAV Airports, dont le Groupe ADP détient 46,4% du capital, est en baisse de 72,1 % sur le mois de janvier 2021 ;
  • Le trafic de l’aéroport de Santiago du Chili, dont le Groupe ADP détient 45% du capital, est en baisse de 72,0% sur le mois de janvier 2021 ;
  • Le trafic d’Amman, dont le Groupe ADP détient 51% du capital, est en baisse de 77,7% sur le mois de janvier 2021.
  • Le trafic de GMR Airports, dont le Groupe ADP détient 49% du capital depuis le mois de juillet 2020, est en baisse de 53,9% sur le mois de  janvier 2021.

Côté finances, après les baisses de trafic de l’année dernière liées à la crise sanitaire, le Groupe ADP affiche pour 2020 un chiffre d’affaires consolidé en baisse de 54,5% à 2,137 milliards d’euros, « du fait d’un impact important de la pandémie de Covid-19 sur le chiffre d’affaires des activités aéronautiques et commerciales à Paris et celui de TAV Airports et d’AIG à l’international ». L’EBITDA reste positif à +168 millions d’euros, mais est en baisse de 1604 millions d’euros (-90,5%), du fait selon son communiqué « de la forte baisse du chiffre d’affaires compensée partiellement par la mise en œuvre d’un plan d’optimisation opérationnel et financier engagé dans l’ensemble du groupe (baisse du total des charges courantes de 1,023 milliard d’euros, principalement sous l’impulsion du plan d’optimisation engagé de 668 millions d’euros ».

En tenant compte de la dépréciation sur des actifs pour un montant de 378 millions d’euros (en RNPG), avec un impact de 423 millions d’euros sur le résultat opérationnel courant (avant impôts), ce dernier s’affiche à -1,123 milliard d’euros, en baisse de 2,217 milliards (+1,094 milliard d’euros en 2019). Le résultat net part du Groupe est en 2020 une perte de 1,169 milliard d’euros, en baisse de 1,757 milliard par rapport au bénéfice net de 588 millions d’euros enregistré en 2019.

ADP a en outre vu l’année dernière son chiffre d’affaires par passager reculer de 3% à 19,1 euros, et sa dette nette augmenter en 2020 de 5,392 à 7,484 milliards d’euros. Au 31 décembre 2020, le Groupe disposait d’une trésorerie s’élevant à 3,5 milliards d’euros, dont 0,6 milliard d’euros au niveau de TAV Airports.

Le PDG du groupe Augustin de Romanet a rappelé hier : « l’année 2020 a été marquée par la pandémie de Covid-19 avec un fort impact sur l’ensemble des activités du groupe dès le mois de mars. Le trafic total du Groupe ADP s’établit à 96,3 millions de passagers pour l’année 2020, en baisse de 60,4% par rapport à 2019, prenant en compte l’intégration du trafic depuis mars de GMR Airports dont la prise de participation ouvre la voie à un nouveau partenariat industriel, relais de croissance pour le futur. Le trafic de Paris Aéroport s’élève à 33,1 millions de passagers en recul de 69,4%. Le groupe est parvenu à maintenir un EBITDA positif à 168 millions d’euros grâce aux effets d’un plan d’optimisation engagé sur l’ensemble du groupe ».

Mais il souligne aussi dans le communiqué que le Groupe ADP « a réussi à accroître sa qualité de service, sa notation extra financière et à préserver son chiffre d’affaires par passager dans les commerces parisiens. Le groupe a, depuis le mois d’août, stabilisé sa trésorerie à un niveau élevé, permettant d’envisager sereinement l’année 2021. Il poursuit son plan de stabilisation financière en mettant en particulier en œuvre un accord de rupture conventionnelle collective signé le 9 décembre 2020. Il anticipe un retour au niveau de trafic de 2019 à Paris entre 2024 et 2027. Le Groupe ADP confirme l’objectif d’un ratio dette financière nette/EBITDA de 6x à 7x d’ici fin 2022, permettant de fonder les bases d’une nouvelle dynamique de développement en France et à l’international ».

A ce jour, l’hypothèse de trafic pour le Groupe ADP pour 2021 est comprise entre 45% et 55% du trafic de l’année 2019, et celle pour Paris Aéroport entre 35% et 45%. « Dans ces conditions, le ratio EBITDA / chiffre d’affaires au niveau du groupe devrait être compris entre 18% et 23% en 2021. Le montant des investissements annuels à Paris pour la période 2021-2022 est estimé entre 500 et 600 millions d’euros par an ». Au vu du résultat de l’entreprise au titre de l’exercice clos le 31 décembre 2020, le Conseil d’Administration a proposé à la prochaine Assemblée Générale annuelle des actionnaires, de ne pas distribuer de dividende au titre dudit exercice.

ADP : trafic parisien à -73,5% en janvier, lourde perte en 2020 1 Air Journal

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