Le cours du Brent est passé de 37 dollars le baril de pétrole fin octobre 2020 à plus de 85 dollars en octobre 2021, soit près de 130% d’augmentation en l’espace d’une année. Et qui dit hausse du carburant dit hausse du prix des billets d’avion, les compagnies aériennes devant répercuter tôt ou tard cette hausse sur leurs activités, prévient l’Association du transport aérien international (IATA).

«La hausse des prix du pétrole telle que nous la connaissons aujourd’hui est probablement un indicateur positif pour le secteur (de l’aérien) car elle reflète généralement une progression de la demande économique», a expliqué le directeur général de l’IATA, Willie Walsh, lors d’une téléconférence de presse.

«Les compagnies aériennes ont subi d’énormes pertes au cours des derniers mois (et) il est donc impossible que ces compagnies aériennes puissent absorber cette augmentation : elle devra être répercutée sur les consommateurs et cela aura un impact sur les prix» des billets, a-t-il ajouté. Ces augmentations des prix ne devraient selon lui pas ralentir la reprise du secteur à court et moyen termes, le trafic devant se rétablir «à mesure que les restrictions de déplacement seront supprimées», mais elles pourraient «finalement conduire à une baisse de la demande à long terme».

Pour l’heure, les grandes compagnies aériennes écoulent leurs stocks de carburant achetés l’an dernier, mais la hausse des prix devrait se répercuter début 2022 pour les voyageurs. Le coût du carburant représente en moyenne 20% du prix d’un billet. Cela peut aller jusqu’à 35% pour une compagnie low-cost. Ryanair, easyJet, Vueling, Transavia, Wizz Air, pour ne citer que les principales compagnies à bas prix en Europe, sont donc les plus impactées par une hausse du prix du pétrole. Mais ce n’est pas pour autant que leurs tarifs vont augmenter :  low cost oblige, elles vont tout faire pour maintenir un statu quo.

«Voyons les facteurs qui militent pour l’inflation : les hausses du prix du pétrole, des hydrocarbures et de toutes les matières premières poussent à la hausse des tarifs. Les redevances aéroportuaires, qui vont tenter un rattrapage des marges perdues sur l’addition du consommateur, à travers les compagnies, sont des facteurs inflationnistes flagrants. La franchise fiscale, inouïe et dérogatoire, qui s’applique au litre de kérosène durera-t-elle éternellement dans un monde qui penche pour une fiscalité carbonée ? Tous ces éléments concourent à prédire une prochaine hausse des tarifs. Cependant ne négligeons pas une autre facture contraire sur les vols moyen-courrier : l’existence d’une incroyable compétitivité concurrentielle impulsée par les low cost qui maîtrisent ipso facto leurs aéroports secondaires et lutteront de toutes leurs forces pour afficher des valeurs faciales basses, quitte à se rattraper sur la moindre valise ou tout autre ancillaire, services captifs, etc…», fait observer Fabrice Dariot, patron de l’agence Bourse-Des-Vols qui se targue d’être à la pointe des bas tarifs aériens.

En résumé, on s’accorde pour dire qu’il y aura des hausses sur le long-courrier ou les axes à monopole, et un statu quo sur le court et moyen-courrier, là où les low cost font régner la loi des bas prix.

Hausse du prix du pétrole et donc hausse du prix des billets d'avion ? 1 Air Journal

©Gatwick Airport