Le groupe ADP (Aéroports de Paris) a lancé une campagne de test en opérant sur le tarmac des engins électriques pour atteindre le zéro émission nette au sol” d’ici 2025 à l’aéroport Paris-Le Bourget.

Le premier test s’est déroulé mercredi 12 avril, avec un vol d’un jet privé Falcon 900 de l’avionneur français Dassault. L’avion est rechargé en SAF, obtenu à partir du recyclage de déchets, par un camion-citerne électrique. “Tous les engins qui s’activent au sol, comme le camion-citerne, l’escalier-passager ou le tapis-bagages, sont électriques. Cela permet de réduire les nuisances sonores et les émissions de CO2″, a déclaré à l’AFP Bertrand d’Yvoire, le président de la compagnie aérienne Dassault Falcon Service.

Aujourd’hui à Paris-Le Bourget, où atterrissent et d’où décollent principalement des jets privés, les engins qui circulent sur le tarmac représentent encore 8% des émissions de CO2 de l’aéroport, selon une étude du groupe ADP. Cette année, 60% des équipements en service sont électriques et fournis par TLD, leader mondial de la fabrication d’équipements aéroportuaires. L’entreprise française, qui livre dans plus de 110 pays, a développé en parallèle des usines de reconditionnement de ses engins permettant de convertir des moteurs diesel en moteurs électriques.

L’objectif, c’est qu’en 2025 on puisse proposer, au Bourget, zéro émission nette au sol. Administrativement, les opérations sont moins complexes à mener au Bourget qu’à Charles de Gaulle ou Orly. C’est en quelque sorte une plateforme test grandeur nature pour d’autres aéroports“, a résumé Edward Arkwright, directeur général exécutif d’ADP, qui gère les trois aéroports parisiens.

Mais s’il est facile de décarboner les activités au sol des aéroports, le gros du chantier reste la réduction des émissions liées à la combustion de carburants fossiles par les avions en vol. Selon l’étude d’ADP, les principales émissions de gaz à effet de serre à Paris-Le Bourget sont les émissions des vols (75%), celles des opérations de roulage et tractage de l’avion au sol (10%), et les déplacements des salariés pour arriver et rentrer du travail (3%).

Le SAF utilisé pour ce premier test est produit avec 70% de carburant d’origine pétrolière et 30% de carburant d’origine durable. Sur le marché, ce type de fuel est environ deux fois plus cher que celui à 100% d’origine pétrolière. Les moteurs actuels peuvent théoriquement contenir jusqu’à 50% de carburant d’origine durable, mais pas 100%. “La distillation du pétrole permet de lubrifier les moteurs pour qu’ils fonctionnent. Si on veut faire voler des avions avec 100% de biocarburant, il faudra construire de nouveaux moteurs mieux huilés“, reconnaît Bertrand d’Yvoire, le président de Dassault Falcon Service.